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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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je m’entourais. Burrich ne dit rien, ne me regarda pas. « Je ne<br />

l’ai pas voulu ; c’est arrivé, c’est tout. » C’était une explication,<br />

pas une excuse.<br />

Je ne lui ai pas laissé le choix. Œil-de-Nuit prenait le<br />

silence de Burrich de façon très enjouée.<br />

Je posai la main sur l’encolure de Suie et puisai <strong>du</strong><br />

réconfort dans la chaleur et la vie que j’y sentis battre. J’attendis<br />

une réaction de Burrich mais rien ne vint. « Je sais que tu ne<br />

m’approuveras jamais, repris-je à mi-voix, mais je n’y peux rien.<br />

C’est ce que je suis. »<br />

C’est ce que nous sommes tous. Œil-de-Nuit se mit à<br />

minauder : Allons, Cœur de la Meute, dis-moi quelque chose.<br />

N’allons-nous pas bien chasser ensemble ?<br />

Cœur de la Meute ? répétai-je, étonné.<br />

Il sait que c’est son nom. C’est ainsi qu’ils l’appelaient, tous<br />

ces chiens qui le vénéraient, quand ils donnaient de la voix<br />

pendant la chasse. « Cœur de la Meute, ici, ici, le gibier est ici<br />

et je l’ai trouvé pour toi, pour toi ! » Voilà ce qu’ils glapissaient<br />

tous et ce que chacun voulait être le premier à lui annoncer.<br />

Mais maintenant ils sont tous partis, emportés au loin. Ils n’ont<br />

pas aimé le quitter ; ils savaient qu’il les entendait, même s’il<br />

refusait de répondre. Tu ne les as jamais enten<strong>du</strong>s ?<br />

Je ne devais pas vouloir les écouter, sans doute.<br />

Dommage. Pourquoi se vouloir sourd ? Ou muet ?<br />

« Tu es obligé de faire ça en ma présence ? fit Burrich d’un<br />

ton guindé.<br />

ŕ Pardon. » Il était vraiment fâché. Œil-de-Nuit eut un<br />

petit rire rosse mais je fis celui qui n’y prêtait pas attention ;<br />

Burrich refusait toujours de me regarder. Au bout d’un moment,<br />

il mit Rousseau au petit galop pour rattraper la garde de<br />

Kettricken ; j’hésitai, puis me maintins à sa hauteur. Raidement,<br />

il rendit compte à Kettricken de tout ce qu’il avait fait avant de<br />

quitter Castelcerf, et elle hocha gravement la tête comme si elle<br />

était accoutumée d’entendre ce genre de rapports ; d’un signe,<br />

elle nous accorda l’honneur de chevaucher à sa gauche, tandis<br />

que le capitaine de sa garde, une certaine Gantelée, se plaçait à<br />

sa droite. Avant que l’aube nous surprît, le reste des soldats<br />

montés de Castelcerf nous rattrapa et Gantelée ralentit l’allure<br />

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