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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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J’obéis et je l’aidai à en<strong>du</strong>ire la plaie de son baume avant de<br />

la bander proprement et de l’éclisser. Il enfila un vieux pantalon<br />

dont il avait découpé une jambe dans le sens de la longueur<br />

pour laisser passer l’attelle, puis je lui prêtai mon épaule pour<br />

descendre l’escalier. En bas, malgré ce qu’il avait dit, il se rendit<br />

au box de Rousseau afin de vérifier si l’on avait lavé et soigné sa<br />

blessure. Je l’abandonnai là et remontai au Château : je voulais<br />

avertir Kettricken que quelqu’un se tiendrait devant sa porte<br />

cette nuit et lui en expliquer le motif.<br />

Je frappai à sa porte et Romarin vint m’ouvrir. <strong>La</strong> reine<br />

était bien chez elle, ainsi que certaines de ses dames de<br />

compagnie, la plupart occupées à bavarder tout en tirant<br />

l’aiguille, Kettricken, elle, avait ouvert sa fenêtre sur la douceur<br />

hivernale <strong>du</strong> jour et contemplait la mer calme, le front soucieux.<br />

Elle m’évoqua Vérité lorsqu’il artisait et je soupçonnai qu’elle<br />

ruminait les mêmes inquiétudes. Je suivis son regard et me<br />

demandai, moi aussi, où les Pirates rouges frapperaient<br />

aujourd’hui et quelle était la situation en Béarns. Pourtant, cette<br />

dernière question était vaine : officiellement, nous n’avions<br />

aucune nouvelle de Béarns, mais les rumeurs disaient que ses<br />

côtes étaient rouges de sang.<br />

« Romarin, je voudrais dire un mot en privé à Sa Majesté. »<br />

<strong>La</strong> petite fille hocha gravement la tête et alla faire une<br />

révérence à sa reine ; l’instant suivant, Kettricken regarda dans<br />

ma direction et me fit signe de la rejoindre près de la fenêtre. Je<br />

la saluai et, souriant, me mis à désigner la mer <strong>du</strong> geste comme<br />

si nous parlions <strong>du</strong> beau temps ; mais, à mi-voix, je lui dis :<br />

« Burrich désire garder votre porte à partir de ce soir ; il craint<br />

que votre vie ne soit en danger quand certains apprendront que<br />

vous êtes enceinte. »<br />

Une autre femme aurait peut-être pâli ou au moins eu l’air<br />

surpris ; mais Kettricken posa une main légère sur le couteau<br />

éminemment pratique qu’elle portait toujours accroché à côté<br />

de ses clés. «J’en viens presque à souhaiter une attaque aussi<br />

franche. » Elle réfléchit. « C’est sage, sans doute. Quel risque<br />

courons-nous à laisser paraître nos soupçons ? Ou plutôt, notre<br />

certitude : pourquoi devrais-je faire preuve de prudence et de<br />

délicatesse ? Burrich a déjà reçu le message d’accueil de nos<br />

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