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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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qu’ils se mettent en route cette nuit, sur l’heure. Ils n’arriveront<br />

peut-être qu’après-demain mais qu’ils partent tout de même.<br />

Que Perçant s’en charge. »<br />

Mon cœur fit un saut périlleux dans ma poitrine. « Votre<br />

Majesté, fis-je doucement, Perçant est mort, en revenant des<br />

Montagnes avec Burrich. Des bandits les ont attaqués. »<br />

Le fou me lança un coup d’œil furieux et je regrettai<br />

aussitôt mon intervention : toute autorité disparut de la voix de<br />

Subtil. D’un ton hésitant, il dit : « Perçant est mort ? »<br />

Je repris mon souffle ? « Oui, Votre Majesté, mais il reste<br />

Roux, et Kerf est un homme de valeur. »<br />

Le roi prit la coupe des mains <strong>du</strong> fou, but une gorgée de<br />

son contenu et sembla y puiser des forces. « Kerf ; que Kerf s’en<br />

occupe, alors. » Un soupçon d’assurance revint dans son<br />

maintien ; je me mordis la langue pour ne pas lui révéler que les<br />

quelques chevaux restant aux écuries ne valaient pas qu’on les<br />

expédie : sans nul doute, les habitants de Finebaie<br />

accueilleraient à bras ouverts toute aide, quelle qu’elle soit.<br />

Le roi Subtil réfléchit un instant. « Quelles nouvelles de<br />

Baie <strong>du</strong> Sud ? Ont-ils envoyé des guerriers et des navires ?<br />

ŕ Votre Majesté, nous n’avons aucune nouvelle pour le<br />

moment. » Ce n’était pas un mensonge.<br />

« Que se passe-t-il ici ? » C’était <strong>Royal</strong>, le visage soufflé<br />

d’alcool et de rage, qui avait poussé cette exclamation avant<br />

même d’être entré dans la chambre. « Murfès ! » Il pointa sur<br />

moi un index accusateur. « Fais-le sortir d’ici. Trouve de l’aide si<br />

c’est nécessaire. Et pas de douceur excessive ! »<br />

Murfès n’eut pas à aller bien loin : deux des gardes de<br />

<strong>Royal</strong>, originaires de l’Intérieur, avaient suivi leur maître. Ils me<br />

soulevèrent carrément <strong>du</strong> sol : <strong>Royal</strong> avait choisi de solides<br />

gaillards pour cette tâche. Je cherchai des yeux un allié, le fou,<br />

mais il avait disparu ; j’aperçus une main pâle qui se retirait<br />

sous le lit et détournai résolument le regard : je ne lui en voulais<br />

pas, à s’interposer, il n’aurait obtenu que de se faire jeter dehors<br />

lui aussi.<br />

« Mon père, a-t-il dérangé votre repos par ses histoires<br />

sans queue ni tête ? Alors que vous êtes si malade ? » Et il se<br />

pencha sur le lit, plein de sollicitude.<br />

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