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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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quelqu’un lui apporter de quoi manger, ainsi que quelques<br />

seaux d’eau chaude. Aussitôt, elle se fît remplacer pour le<br />

pétrissage de la pâte et se mit à sortir à grand bruit plateaux,<br />

théières et couverts : j’allais sans tarder avoir de quoi organiser<br />

un petit banquet.<br />

Je courus jusqu’aux écuries avertir Pognes que Burrich<br />

était chez moi et qu’il y resterait quelque temps, puis je me<br />

rendis dans la chambre de Burrich afin d’y prendre les herbes et<br />

les racines dont j’aurais besoin. J’ouvris la porte : la pièce était<br />

glacée, humide et sentait le moisi. Je pris note d’y dépêcher<br />

quelqu’un pour y allumer <strong>du</strong> feu et y apporter <strong>du</strong> bois, de l’eau<br />

et des bougies. Burrich pensait être absent tout l’hiver et, fidèle<br />

à lui-même, avait rangé sa chambre jusqu’à la rendre austère. Je<br />

trouvai quelques pots d’onguent, mais aucune réserve d’herbes<br />

séchées : soit il les avait emportées en partant, soit il les avait<br />

données avant son départ.<br />

Au milieu de la pièce, je regardai ce qui m’entourait. Il y<br />

avait des mois que je n’étais plus monté et les souvenirs<br />

d’enfance affluèrent à mon esprit, les heures passées devant la<br />

cheminée à réparer ou à huiler des harnais, le matelas sur lequel<br />

je dormais devant l’âtre, Fouinot, le premier chien avec lequel<br />

j’avais partagé le lien <strong>du</strong> Vif et que Burrich avait fait disparaître<br />

dans l’espoir de me dégoûter de cette magie. Je secouai la tête<br />

sous la crue d’émotions conflictuelles qui me submergeait et<br />

sortis en hâte.<br />

<strong>La</strong> porte à laquelle je frappai ensuite était celle de Patience.<br />

Ce fut Brodette qui m’ouvrit ; voyant mon expression, elle me<br />

demanda aussitôt : « Que se passe-t-il ?<br />

ŕ Burrich est revenu. Il est chez moi ; il est gravement<br />

blessé et je n’ai pas grand-chose comme herbes pour le traiter...<br />

ŕ Avez-vous envoyé chercher le guérisseur ? »<br />

J’hésitai. « Burrich préfère toujours faire les choses à sa<br />

façon.<br />

ŕ En effet. » C’était Patience qui venait d’apparaître dans<br />

le salon. « Que s’est encore fait ce fou ? Le prince Vérité va-t-il<br />

bien ?<br />

ŕ Le Prince et sa garde se sont fait attaquer, mais il n’a pas<br />

été touché ; il a continué vers les Montagnes et il a renvoyé les<br />

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