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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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feuille extérieure fermée ; je la retirai : c’était l’extrémité d’un<br />

piquant de porc-épic, dont l’autre, noire et barbelée, servait à<br />

clore le petit paquet. Ouverte, la feuille révéla une boulette<br />

brune et collante que je reniflai prudemment : c’était un<br />

mélange de plusieurs plantes, dont l’une dominait ; je la<br />

reconnus avec une sensation de nausée : <strong>du</strong> carryme, un simple<br />

des Montagnes, sédatif et analgésique puissant qu’on employait<br />

parfois pour mettre un terme miséricordieux à l’existence.<br />

Kettricken s’en était servie pour tenter de me tuer lors de son<br />

mariage.<br />

Viens avec moi.<br />

Pas tout de suite.<br />

Etait-ce un cadeau d’adieu de Burrich ? Une mort paisible ?<br />

Je songeai à ce qu’il m’avait dit : Mieux vaut crever sur place.<br />

Une telle déclaration de la part d’un homme pour qui le combat<br />

n’est fini que lorsqu’on l’a gagné ? <strong>La</strong> contradiction était<br />

excessive.<br />

Cœur de la Meute dit que tu dois aller avec moi.<br />

Maintenant, ce soir. Il dit : Couche-toi. Il dit : Sois un os qu’un<br />

chien déterrera plus tard. Je sentais l’effort que devait fournir<br />

Œil-de-Nuit pour transmettre ce message.<br />

Je réfléchis sans répondre.<br />

Il a ôté le piquant de ma bobine, mon frère. Je crois que<br />

nous pouvons lui faire confiance. Viens avec moi, vite !<br />

J’observai les trois objets au creux de ma paume : la feuille,<br />

le piquant, la boulette. Je reformai le petit paquet tel que je<br />

l’avais reçu.<br />

Je ne comprends pas ce qu’il attend de moi, dis-je.<br />

Allonge-toi et ne bouge plus. Reste immobile et viens avec<br />

moi, deviens moi. Un long silence : Œil-de-Nuit travaillait à<br />

exprimer une pensée. Ne mange ce qu’il t’a donné que si tu ne<br />

peux pas faire autrement ; que si tu ne peux pas me rejoindre<br />

sans aide.<br />

Je n’ai aucune idée de ce qu’il veut mais, comme toi, je<br />

pense que nous pouvons lui faire confiance. Dans la pénombre,<br />

au-delà de l’épuisement, je me redressai sur le banc et m’affairai<br />

à ouvrir la pochette de ma manche ; quand ce fut fait, j’en tirai<br />

la petite papillote de poudre, la remplaçai par la boulette<br />

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