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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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de ne pas se trouver en bas avec ses invités et l’assura qu’elle<br />

était parfaitement capable, avec l’aide <strong>du</strong> fou, de mettre le roi au<br />

lit ; puis, comme nous montions les escaliers, j’entendis<br />

descendre <strong>Royal</strong> et sa garde. De ses grommellements<br />

entrecoupés d’éclats furieux, il ressortait qu’il n’était pas stupide<br />

et qu’il savait reconnaître un complot ; ces propos<br />

m’inquiétèrent, mais je me tranquillisai, quasiment certain qu’il<br />

ignorait ce qui s’était passé.<br />

Arrivé devant ma porte, je me trouvai assez remis pour<br />

déclencher mes verrous ; Burrich entra derrière moi. « Si j’avais<br />

un chien aussi souvent malade que toi, je le ferais abattre, me<br />

dit-il aimablement. Tu veux encore de l’écorce elfique ?<br />

ŕ Ça ne me ferait pas de mal, mais moins concentré que<br />

tout à l’heure. Tu as <strong>du</strong> gingembre, de la menthe ou de la baie de<br />

rosier ? »<br />

Il me regarda longuement puis, tandis que je m’installais<br />

dans mon fauteuil, il tisonna les maigres braises de l’âtre<br />

jusqu’à ce qu’elles luisent ; alors, il ajouta <strong>du</strong> bois, versa de l’eau<br />

dans la bouilloire et la mit à chauffer. Il dénicha une théière, y<br />

jeta l’écorce en paillettes, puis prit une chope et la dépoussiéra<br />

d’un coup de chiffon. Il disposa le tout sur ma table, puis<br />

promena son regard autour de lui d’un air vaguement dégoûté.<br />

« Pourquoi vis-tu comme ça ? me demanda-t-il.<br />

ŕ Comme quoi ?<br />

ŕ Dans une pièce aussi nue, sans t’en occuper davantage ?<br />

J’ai connu des tentes de quartiers d’hiver plus accueillantes que<br />

ta chambre. On dirait que tu n’es installé que pour une nuit ou<br />

deux. »<br />

Je haussai les épaules. « Je n’y ai jamais beaucoup pensé. »<br />

Il y eut un moment de silence. « Tu devrais, dit-il comme à<br />

contrecœur. Et tu devrais aussi te préoccuper de la fréquence à<br />

laquelle tu te fais blesser ou à laquelle tu tombes malade.<br />

ŕ Ce qui m’est arrivé ce soir était inévitable.<br />

ŕ Tu savais le prix à payer mais ça ne t’a pas empêché de<br />

foncer, observa-t-il.<br />

ŕ Bien obligé. » Je le regardai verser l’eau fumante sur<br />

l’écorce. « Ah oui ? Pourtant, j’ai trouvé très convaincant<br />

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