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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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j’avais reçu de mauvais coups d’épée à l’avant-bras droit et un<br />

autre à la cuisse gauche, dont je n’avais aucun souvenir ; comme<br />

aucune de ces blessures n’avait été pansée, le sang m’avait en<br />

séchant collé la manche et les chausses à la peau ; enfin, celui<br />

qui m’avait assommé, voulant être sûr d’avoir bien exécuté le<br />

travail, m’avait assené plusieurs coups supplémentaires. A part<br />

cela, tout allait bien, et je me le répétai à plusieurs reprises sans<br />

prêter attention aux tremblements qui agitaient ma jambe et<br />

mon bras gauches. J’ouvris les yeux.<br />

<strong>La</strong> pièce où je me trouvais était petite et tout en pierre ; il y<br />

avait un broc dans un coin. Quand j’estimai enfin pouvoir<br />

bouger, je tendis le cou et j’aperçus une porte avec un petit<br />

judas à barreaux ; c’était de là que venait la lumière, projetée<br />

par une torche un peu plus loin dans le couloir extérieur. Ah<br />

oui : c’étaient les cachots ! Ma curiosité satisfaite, je fermai les<br />

yeux et m’assoupis ; le nez dans la queue, je dormis dans le<br />

creux d’une tanière profonde enfouie sous la neige que soufflait<br />

par le vent. Cette illusion de sécurité, c’était tout ce que pouvait<br />

me donner Œil-de-Nuit ; j’étais si faible que même les pensées<br />

qu’il m’envoyait me paraissaient brumeuses. Sécurité. Il<br />

n’arrivait pas à me transmettre davantage.<br />

Je m’éveillai à nouveau. Le temps avait passé car j’avais<br />

beaucoup plus soif qu’avant ; en dehors de cela, tout était<br />

remarquablement semblable à mon précédent réveil. Cette fois,<br />

je pris conscience que le banc sur lequel j’étais couché était lui<br />

aussi en pierre : seuls mes vêtements m’en séparaient. « Hé !<br />

criai-je. Gardes ! » Pas de réponse. Tout avait un aspect un peu<br />

vague. Au bout d’un moment, je ne me souvins plus si j’avais<br />

déjà appelé ou bien si je rassemblais toujours mes forces pour le<br />

faire ; encore un moment et je jugeai ne pas avoir la vigueur<br />

nécessaire. Je me rendormis. Je ne voyais pas que faire d’autre.<br />

Quand je me réveillai pour la troisième fois, j’entendis la<br />

voix de Patience. Celui ou celle à qui elle s’adressait d’un ton<br />

véhément ne répondait guère et ne cédait pas. « C’est ridicule !<br />

Que craignez-vous que je fasse ? » Un silence. « Mais je le<br />

connais depuis qu’il est enfant ! » Encore un silence. « Il est<br />

blessé ! Quel mal cela peut-il faire que je jette au moins un coup<br />

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