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RDT - Numéro spécial concernant la révision - VBK-CAT

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ZVW 5/2003<br />

Abrecht, Les conditions du p<strong>la</strong>cement à des fins d’assistance<br />

qu’elle é<strong>la</strong>rgit le cercle des personnes susceptibles de bénéficier de <strong>la</strong> protection<br />

accordée par <strong>la</strong> loi.<br />

2.3.2. Pour que le p<strong>la</strong>cement au sens de l’art. 416 AP puisse être ordonné par<br />

l’autorité, il faut que l’institution envisagée soit appropriée. Tel est le cas lorsqu’elle<br />

est à même de fournir à <strong>la</strong> personne en cause le traitement ou l’assistance<br />

correspondant au besoin qui a motivé le p<strong>la</strong>cement, en lui prodiguant notamment<br />

tous les soins qu’exige son état 32 .<br />

A l’instar de <strong>la</strong> loi actuelle, l’avant-projet n’interdit pas de prendre en considération<br />

des établissements pénitentiaires. Toutefois, comme <strong>la</strong> privation de liberté<br />

à des fins d’assistance ne peut intervenir que pour le bien de <strong>la</strong> personne concernée,<br />

le Tribunal fédéral n’a admis le caractère approprié d’un établissement pénitentiaire<br />

qu’à titre tout à fait exceptionnel, en posant des cautèles sévères. En<br />

premier lieu, il faut que le p<strong>la</strong>cement dans un établissement pénitentiaire se révèle<br />

indispensable, parce que l’intéressé représente un danger pour lui-même ou<br />

pour d’autres personnes. En outre, il y a lieu dans tous les cas de poser des critères<br />

sévères quant à l’établissement envisagé. Il ne faut pas perdre de vue qu’un<br />

séjour dans un établissement pénitentiaire peut être stigmatisant et augmenter<br />

les difficultés de réinsertion après <strong>la</strong> remise en liberté. Or l’un des buts de <strong>la</strong> privation<br />

de liberté à des fins d’assistance est précisément d’exercer une action éducative<br />

sur l’intéressé, en sorte de le mettre en situation, une fois sa liberté recouvrée,<br />

de mener sa vie de façon autonome et dans le respect des règles établies 33 .<br />

Ces réserves sont plus que jamais d’actualité, en particulier au regard de<br />

l’art. 374 AP. Cette disposition rappelle en effet, au titre de principe général, que<br />

les mesures prises par l’autorité sauvegardent les intérêts de <strong>la</strong> personne qui a<br />

besoin d’aide et préservent sa dignité, en favorisant autant que possible l’autonomie<br />

de <strong>la</strong> personne concernée. Dès lors, au sein même des mesures de p<strong>la</strong>cement<br />

à des fins d’assistance, le p<strong>la</strong>cement dans un établissement de type pénitentiaire<br />

doit constituer l’ultima ultimarum ratio, qui ne saurait en tout cas jamais<br />

être justifiée par le seul manque de p<strong>la</strong>ce dans des institutions appropriées.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n statistique, l’enquête annuelle sur les effectifs de détenus dans les<br />

établissements destinés à l’exécution des peines et des mesures et de <strong>la</strong> détention<br />

préventive nous montre que de 1995 à 2002, 33 personnes en moyenne étaient<br />

privées de liberté à des fins d’assistance dans un tel établissement au jour de relevé.<br />

Le 4 septembre 2002, il y en avait 41, ce qui représentait 0,8% du total des<br />

personnes détenues. En 2001, il y a eu 114 entrées et 10’845 journées de détention<br />

pour ce motif 34 . On peut en inférer que <strong>la</strong> durée moyennes des mesures ainsi exécutées<br />

a été d’environ trois mois. On peut par ailleurs déduire d’une comparaison<br />

du nombre d’entrées dans un établissement de détention en 2001 par rapport au<br />

32<br />

Cf. ATF 114 II 213 consid. 7; 112 II 486 consid. 3 et 4c.<br />

33<br />

ATF 112 II 486 consid. 4b; cf. les arrêts non publiés 5C.11/2003 du 22 janvier 2003, consid. 2,<br />

5C.250/2002 du 22 novembre 2002, consid. 2, et 5C.182/2001 du 18 juillet 2001, consid. 2.<br />

34<br />

Office fédéral de <strong>la</strong> statistique, Privation de liberté et détention préventive: effectifs au jour de relevé,<br />

de 1991 à 2002, Neuchâtel, 2002, p. 3 et 6.<br />

344<br />

© Schulthess Juristische Medien AG, Zürich · Basel · Genf 2003

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