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RDT - Numéro spécial concernant la révision - VBK-CAT

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ZVW 5/2003<br />

Guillod/Helle, Traitement forcé: des dispositions schizophrènes?<br />

ment. Pour schématiser, <strong>la</strong> personne concernée qui s’oppose à son traitement est<br />

forcément privée de <strong>la</strong> faculté d’agir raisonnablement au sens de l’article 16 CC.<br />

Cette prémisse va à l’encontre de <strong>la</strong> présomption de capacité de discernement.<br />

Elle contredit aussi <strong>la</strong> jurisprudence du Tribunal fédéral disant que ce n’est pas<br />

parce qu’une personne refuse un traitement ou change d’avis à son propos<br />

qu’elle est incapable de discernement 30 . Enfin, elle remp<strong>la</strong>ce l’évaluation d’une<br />

capacité interne de <strong>la</strong> personne par l’examen de <strong>la</strong> conformité de sa décision à un<br />

résultat fixé de l’extérieur. Elle nie donc l’autonomie individuelle puisqu’elle ne<br />

l’accepte que si son exercice aboutit à une décision dans le sens préétabli par le<br />

médecin. Or, on sait que des courants très divers partagent les psychiatres et que<br />

<strong>la</strong> notion de «nécessité du traitement» est par conséquent loin d’être univoque.<br />

La conséquence normale du constat de cette nouvelle sorte d’incapacité de discernement<br />

présumée du patient consisterait à demander le consentement de <strong>la</strong><br />

personne apte à consentir va<strong>la</strong>blement à sa p<strong>la</strong>ce. Alors que l’article 434 AP prévoit<br />

expressément une liste de personnes habilitées à représenter le patient dans<br />

le domaine médical, l’avant-projet les écarte pour s’en remettre au médecin-chef.<br />

C’est en ce sens que nous estimons que les dispositions de l’AP re<strong>la</strong>tives au traitement<br />

forcé dans le cadre du p<strong>la</strong>cement à des fins d’assistance sont «schizophrènes»:<br />

tout en ouvrant <strong>la</strong> porte à <strong>la</strong> représentation dans le domaine médical,<br />

elles <strong>la</strong> referment immédiatement pour les patients p<strong>la</strong>cés à des fins d’assistance.<br />

Nous craignons que <strong>la</strong> solution retenue augmente les traitements forcés 31<br />

puisque <strong>la</strong> volonté de <strong>la</strong> personne concernée, même exprimée va<strong>la</strong>blement du<br />

point de vue juridique, n’est plus forcément déterminante.<br />

La réglementation proposée s’en remet finalement au médecin-chef car il lui<br />

appartiendrait désormais d’apprécier si <strong>la</strong> personne s’oppose va<strong>la</strong>blement au<br />

traitement ou si elle le fait parce qu’elle n’a pas <strong>la</strong> capacité d’en saisir <strong>la</strong> nécessité.<br />

Dès l’instant où le médecin estime que le traitement proposé est nécessaire,<br />

il risque de considérer toute opposition comme l’expression d’une incapacité à<br />

en comprendre <strong>la</strong> nécessité, quelle que soit <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die psychique affectant <strong>la</strong> personne.<br />

En outre, le danger de pratiques notablement différentes selon l’institution<br />

psychiatrique et sa culture ne s’en trouvera pas diminué.<br />

30<br />

Cf. ATF 127 I 6, consid. 7b), p. 20: «Eine solche Ambivalenz weist nicht zwingend auf einen krankhaften<br />

Zustand mit psychotischem Hintergrund und auf Urteilsunfähigkeit hin. Jedermann ist vielmehr<br />

frei, einmal eingenommene Meinungen wieder in Zweifel zu ziehen und zu ändern, ohne Gefahr<br />

<strong>la</strong>ufen zu müssen, als urteilsunfähig bezeichnet zu werden. Die Ambivalenz bzw. Ablehnung<br />

einer medikamentösen Behandlung ist im vorliegenden Fall zudem vor dem Hintergrund der konkreten<br />

Umstände zu betrachten: Zum einen mag der Beschwerdeführer die Erfahrung gemacht haben,<br />

dass – unabhängig von kurzfristigen Besserungen seines Zustandes – die Medikamente keine<br />

anhaltende Heilungswirkung zeitigten und zusätzlich zu Nebenwirkungen wie Kopfschmerzen bzw.<br />

Konzentrationsschwierigkeiten führten. Zum andern lehnt sein privater Therapeut eine Behandlung<br />

mit Neuroleptika aus grundsätzlichen Überlegungen ab. Der Umstand, dass der Beschwerdeführer<br />

Vertrauen in seinen Therapeuten hat und auch mit dessen Unterstützung einer Medikation ablehnend<br />

begegnet, kann demnach nicht ohne weiteres als Hinweis auf Urteilsunfähigkeit verstanden<br />

werden».<br />

31<br />

Selon <strong>la</strong> conception que nous défendons, le traitement doit être considéré comme forcé lorsqu’il<br />

est administré contre <strong>la</strong> volonté va<strong>la</strong>blement exprimée du patient.<br />

356<br />

© Schulthess Juristische Medien AG, Zürich · Basel · Genf 2003

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