RDT - Numéro spécial concernant la révision - VBK-CAT
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Guillod/Helle, Traitement forcé: des dispositions schizophrènes? ZVW 5/2003<br />
Si l’urgence n’est pas donnée, un p<strong>la</strong>n de traitement écrit doit être établi sans<br />
dé<strong>la</strong>i avec <strong>la</strong> personne concernée et éventuellement <strong>la</strong> personne de confiance désignée<br />
par le patient, évoquée à l’article 426 AP (art. 428 al. 1 AP). Toute personne<br />
séjournant dans une institution psychiatrique, qu’elle soit entrée volontairement<br />
ou non, a le droit de faire appel à une personne de confiance qui a pour<br />
mission de l’assister pendant le séjour en institution et jusqu’au terme de toutes<br />
les procédures y re<strong>la</strong>tives. La personne concernée et <strong>la</strong> personne de confiance<br />
sont informées par l’équipe soignante sur tous les éléments essentiels du traitement<br />
envisagé, en particulier sur <strong>la</strong> nécessité, le but, le type, les modalités et les<br />
risques des soins, ainsi que sur d’autres possibilités de traitement. L’équipe soignante<br />
doit prendre en considération <strong>la</strong> volonté de <strong>la</strong> personne concernée et s’efforce<br />
d’obtenir son consentement (art. 428 al. 2 AP). L’avis du curateur habilité à<br />
représenter <strong>la</strong> personne dans le domaine médical ou celui du mandataire pour<br />
cause d’inaptitude sont pris en compte dans <strong>la</strong> mesure du possible (art. 428 al. 3<br />
AP). La Commission précise que «le p<strong>la</strong>cement d’une personne n’implique en effet<br />
pas automatiquement le droit de <strong>la</strong> traiter. Il faut au contraire tenter d’obtenir le<br />
consentement de <strong>la</strong> personne concernée au traitement envisagé; il s’agit là d’une<br />
condition primordiale au succès du traitement. Ce<strong>la</strong> signifie donc que ses souhaits<br />
en matière de traitement doivent être pris en compte dans toute <strong>la</strong> mesure du possible.<br />
Le patient ne doit cependant pas abuser de ce droit aux fins d’empêcher son<br />
traitement» 19 .<br />
Si <strong>la</strong> personne concernée ne donne pas son accord au p<strong>la</strong>n de traitement, l’article<br />
429 AP s’applique. Son alinéa 1 prévoit que «le médecin-chef de l’institution<br />
peut prescrire le p<strong>la</strong>n de traitement, lequel doit être proportionné et adapté à <strong>la</strong><br />
cause du p<strong>la</strong>cement:<br />
1. Si <strong>la</strong> personne concernée n’exprime aucune volonté ou s’oppose au traitement<br />
parce qu’elle n’a pas <strong>la</strong> capacité d’en saisir <strong>la</strong> nécessité et<br />
2. Qu’à défaut de soins sa santé est mise gravement en péril».<br />
Il s’agit de conditions cumu<strong>la</strong>tives.<br />
La décision doit être communiquée à <strong>la</strong> personne concernée et indiquer les<br />
voies de recours (art. 429 alinéa 2 AP). L’article 430 alinéa 2 AP prévoit que toute<br />
requête ou recours doit être transmis sans dé<strong>la</strong>i à l’autorité de protection de<br />
l’adulte. Le rapport précise que l’article 429 AP vise deux catégories de personnes:<br />
premièrement, les personnes qui n’ont pas <strong>la</strong> capacité de jugement nécessaire<br />
pour exprimer un consentement au traitement ou au contraire le rejeter.<br />
Selon <strong>la</strong> Commission, il peut s’agir de personnes frappées de démence, d’une déficience<br />
grave de l’intelligence ou de troubles de <strong>la</strong> personnalité. La seconde catégorie<br />
est constituée de patients souffrant d’une ma<strong>la</strong>die perturbant leur perception<br />
(p. ex. les patients atteints de schizophrénie) ou les rendant incapables de<br />
prendre une décision (p. ex. les personnes souffrant d’une dépendance). La Commission<br />
considère que ces derniers comprennent <strong>la</strong> portée du traitement mais<br />
19<br />
Rapport 2003, p. 67. On appréciera <strong>la</strong> dernière phrase!<br />
© Schulthess Juristische Medien AG, Zürich · Basel · Genf 2003<br />
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