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RDT - Numéro spécial concernant la révision - VBK-CAT

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ZVW 5/2003<br />

Stettler, La sauvegarde des intérêts des incapables<br />

L’on objectera tout naturellement que l’établissement d’une distinction de<br />

principe entre les personnes capables et les personnes incapables de discernement<br />

fait problème en termes d’étiquetage et de stigmatisation.A ce<strong>la</strong> s’ajoute <strong>la</strong><br />

complexité du critère du discernement, notion re<strong>la</strong>tive qui doit être analysée in<br />

concreto sur <strong>la</strong> base d’actes déterminés et en fonction des circonstances propres<br />

à chaque cas d’espèce. Enfin, le fait qu’en droit civil suisse il n’existe pas de degré<br />

dans <strong>la</strong> capacité ou l’incapacité crée une situation qui suscite des interrogations<br />

parfaitement légitimes, cette solution du tout ou rien paraissant mal adaptée à <strong>la</strong><br />

réalité à <strong>la</strong>quelle l’entourage et le médecin sont journellement confrontés.<br />

Chacun admettra cependant que l’ordre juridique ne peut se passer d’un<br />

critère susceptible de départager les adultes qui peuvent s’engager par leurs<br />

propres actes pour <strong>la</strong> satisfaction de tout ou partie de leurs besoins et ceux pour<br />

lesquels l’établissement de tout rapport juridique avec un tiers ne peut se faire<br />

qu’au travers du mécanisme de <strong>la</strong> représentation. C’est ainsi que <strong>la</strong> distinction<br />

opérée entre les capables et les incapables fait partie des fondements du droit des<br />

personnes (art. 13ss CC). Par ailleurs, il n’existe aujourd’hui aucune proposition<br />

concrète de solution de rechange qui pourrait offrir <strong>la</strong> souplesse que garantit le<br />

concept de <strong>la</strong> capacité de discernement. Du point de vue terminologique, il serait<br />

toutefois souhaitable que de lege ferenda les notions de ma<strong>la</strong>die mentale (Geisteskrankheit)<br />

et de faiblesse d’esprit (Geistesschwäche) qui figurent à l’art. 16<br />

CC soient remp<strong>la</strong>cées par celles de trouble psychique (psychische Störung) et de<br />

déficience mentale (geistige Behinderung) qui rendent aujourd’hui mieux compte<br />

de <strong>la</strong> nature des causes visées.<br />

Il convient par ailleurs d’observer que par rapport à <strong>la</strong> personne dépendante<br />

mais capable de discernement, l’évolution de <strong>la</strong> doctrine et de <strong>la</strong> jurisprudence<br />

s’est faite dans le sens d’une valorisation sans cesse croissante du droit à l’autodétermination,<br />

de celui de solliciter des mandataires de son choix ou encore de <strong>la</strong><br />

faculté de consentir ou de s’opposer librement à une intervention médicale ou à<br />

un p<strong>la</strong>cement institutionnel, sous réserve de <strong>la</strong> privation de liberté à des fins d’assistance.<br />

S’agissant des questions liées à <strong>la</strong> représentation de <strong>la</strong> personne frappée<br />

d’un état passager ou durable d’incapacité de discernement, elles restent à bien<br />

des égards entourées d’un certain flou, en particulier lorsque <strong>la</strong> représentation<br />

légale n’est pas assurée par un tuteur, et en toute hypothèse lorsqu’il s’agit de<br />

l’exercice de droits strictement personnels, tel celui d’accepter ou de refuser un<br />

traitement. Il paraît ainsi parfaitement légitime qu’un nouveau droit de <strong>la</strong> protection<br />

de l’adulte soit construit selon un modèle plus différencié que celui sur lequel<br />

repose <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion en vigueur. Il s’agit notamment de donner un cadre juridique<br />

aux manifestations de volonté exprimées à l’avance par <strong>la</strong> personne qui<br />

souhaite aménager elle-même les conditions de son encadrement et <strong>la</strong> gestion de<br />

ses biens à partir du moment où <strong>la</strong> capacité de discernement viendrait à lui faire<br />

défaut. Il importe aussi que les choses soient précisées par rapport aux directives<br />

médicales anticipées. De même, il serait souhaitable que l’on parvienne à définir<br />

de manière aussi c<strong>la</strong>ire que possible le champ du pouvoir de représentation qu’il<br />

convient de reconnaître de par <strong>la</strong> loi, aux proches de l’incapable, en priorité au<br />

conjoint, pour les affaires courantes et dans le domaine médical. Enfin, <strong>la</strong> prise en<br />

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© Schulthess Juristische Medien AG, Zürich · Basel · Genf 2003

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