RDT - Numéro spécial concernant la révision - VBK-CAT
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Guillod/Helle, Traitement forcé: des dispositions schizophrènes? ZVW 5/2003<br />
4.2 Tous les patients sont égaux ... mais certains le sont plus que d’autres<br />
Sans raisons suffisamment fondées à notre avis, l’avant-projet traite différemment<br />
plusieurs catégories de patients.<br />
Les mieux lotis sont les patients somatiques, dont <strong>la</strong> volonté doit être respectée,<br />
qu’elle soit exprimée sur le moment, dans des directives anticipées 32 ou par<br />
un représentant 33 s’ils sont incapables de discernement. Un traitement entrepris<br />
contre leur volonté serait illicite et pourrait donner lieu à réparation financière<br />
en cas de dommage ou de tort moral.<br />
Puis viennent les patients psychiques résidant volontairement (mais on connaît<br />
l’ambiguïté de <strong>la</strong> notion, de nombreuses entrées qualifiées de «volontaires» n’en<br />
méritant pas le nom). En principe, les mêmes règles s’appliquent à eux qu’aux patients<br />
somatiques. Mais si l’équipe soignante estime qu’un patient psychique doit<br />
être traité d’une certaine manière malgré son refus, elle peut demander au médecin-chef<br />
de rendre une décision de p<strong>la</strong>cement, va<strong>la</strong>ble 48 heures. Durant cette<br />
période, le patient change de statut et entre dans <strong>la</strong> catégorie des patients psychiques<br />
p<strong>la</strong>cés à des fins d’assistance.<br />
La volonté de cette troisième catégorie de patients est «prise en considération<br />
dans <strong>la</strong> mesure du possible» dans l’é<strong>la</strong>boration d’un p<strong>la</strong>n de traitement. S’ils s’opposent<br />
à un traitement que le médecin juge nécessaire, ce dernier pourra considérer<br />
qu’ils n’en comprennent pas <strong>la</strong> nécessité et les traiter contre leur gré. Il faut<br />
espérer que ne proliféreront pas les «p<strong>la</strong>cements-alibis», motivés par le seul fait<br />
qu’un patient entré volontairement ne peut être traité contre son gré. En outre,<br />
comme de nombreuses institutions accueillent les deux dernières catégories de<br />
patients, il faudra que le personnel médical soit au courant des conditions d’admission<br />
de chaque patient.<br />
4.3 Traitement forcé et mesures de contention<br />
L’avant-projet réglemente également les mesures de contention prévues à<br />
l’égard de personnes incapables de discernement résidant pour une durée prolongée<br />
dans un home ou un établissement médico-social (EMS). Selon l’article<br />
438 alinéa 1 AP, ces personnes ne peuvent être limitées dans leur liberté de mouvement<br />
«que si ce<strong>la</strong> est indispensable pour<br />
1. prévenir un danger grave pour sa vie ou sa santé ou celles de tiers, ou<br />
2. empêcher une grave perturbation de <strong>la</strong> vie communautaire».<br />
L’alinéa 2 ajoute que <strong>la</strong> mesure doit être préa<strong>la</strong>blement discutée avec <strong>la</strong> personne<br />
concernée, sous réserve d’un cas d’urgence.<br />
Si l’on se réfère à <strong>la</strong> systématique de l’avant-projet, une personne p<strong>la</strong>cée à des<br />
fins d’assistance ne peut pas se voir infliger des mesures de contention, à moins<br />
que l’institution appropriée de l’article 416 AP soit un home ou un EMS. De ma-<br />
32<br />
Article 373 AP.<br />
33<br />
Articles 360 et ss AP et article 434 AP.<br />
© Schulthess Juristische Medien AG, Zürich · Basel · Genf 2003<br />
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