RDT - Numéro spécial concernant la révision - VBK-CAT
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ZVW 5/2003<br />
Meier, L’avant-projet de révision du droit de <strong>la</strong> tutelle<br />
Le mandataire a <strong>la</strong> faculté de répudier le mandat après l’avoir accepté, en tout<br />
temps, conformément à <strong>la</strong> règle générale de l’art. 404 CO; le mandat peut également<br />
être révoqué par l’autorité de protection. Il n’y a pas de recours contre les<br />
actes du mandataire (celui-ci engage sa responsabilité selon le CO).<br />
Le Rapport 2003 19 relève avec pertinence que ce mandat peut poser problème,<br />
car le mandataire peut abuser de <strong>la</strong> confiance du mandant et exécuter le mandat<br />
d’une autre manière que celle voulue par le mandant. Or c’est pour éviter ce<br />
genre de dérapages (lorsque <strong>la</strong> personne ne peut plus surveiller elle-même l’exécution<br />
du mandat) que le droit a justement prévu des mesures de protection, prononcées<br />
par l’autorité et exécutées sous son contrôle et sa responsabilité. L’intervention<br />
«minimale» de l’autorité prévue par l’AP CC 2003 suscite donc de<br />
nombreuses questions.<br />
b) Le mandat dans le domaine médical (art. 370–372)<br />
Ici aussi il ne s’agit pas d’une nouveauté à proprement parler. Ce que d’aucuns<br />
appellent <strong>la</strong> représentation thérapeutique est connu à l’étranger et reconnu dans<br />
certaines légis<strong>la</strong>tions cantonales 20 . Une réglementation de droit fédéral ne peut<br />
donc qu’être saluée.<br />
Par ce mandat, une personne est chargée de consentir au nom du mandant à un<br />
traitement médical pour le cas où le mandant deviendrait incapable de discernement.<br />
Le droit de consentir comporte évidemment son pendant, souvent plus<br />
fondamental en terme d’autodétermination: le droit de refuser un traitement<br />
donné.<br />
Dans le cas du mandat médical, le mandataire ne peut être qu’une personne<br />
physique. Le mandat est soumis à <strong>la</strong> forme écrite uniquement. Il n’est pas enregistré.<br />
Il incombe à <strong>la</strong> personne concernée d’informer ses médecins et/ou de le<br />
porter en permanence sur lui. S’agissant d’un droit strictement personnel, l’octroi<br />
d’un tel mandat ne suppose pas le plein exercice des droits civils (contrairement<br />
au mandat général d’aptitude); <strong>la</strong> majorité civile est toutefois exigée (en plus de<br />
<strong>la</strong> capacité de discernement), pour éviter d’évincer le pouvoir de représentation<br />
des père et mère dans le cas du mineur. La durée de validité est <strong>la</strong> même que<br />
pour le mandat pour cause d’inaptitude.<br />
L’autorité ne procède à aucun contrôle: les experts partent en effet du principe<br />
qu’en matière médicale, le traitement ou l’intervention ne deviennent pas licites<br />
du seul consentement: encore faut-il une indication médicale (art. 28 CC) 21 .<br />
19<br />
P. 10.<br />
20<br />
Cf. par ex. O. Guillod/Ph. Meier, Représentation privée, mesures tuté<strong>la</strong>ires et soins médicaux, Mé<strong>la</strong>nges<br />
B. Schnyder, 1995, 325 ss. Pour des ex., cf. art. 23a de <strong>la</strong> loi vaudoise sur <strong>la</strong> santé publique,<br />
art. 23 al. 2 et 25 al. 2 de <strong>la</strong> loi neuchâteloise de santé, art. 20 al. 2 de <strong>la</strong> loi va<strong>la</strong>isanne sur <strong>la</strong> santé,<br />
art. 49 al. 2 de <strong>la</strong> loi fribourgeoise sur <strong>la</strong> santé.<br />
21<br />
A notre sens, le mandataire ne saurait consentir à une intervention muti<strong>la</strong>nte, à une stérilisation, à<br />
une intervention de psychochirurgie appelée à modifier durablement <strong>la</strong> personnalité du patient,<br />
car il s’agit là d’actes si étroitement liés à <strong>la</strong> personne du patient que seul celui-ci peut y souscrire<br />
(cf. ATF 114 Ia 450, p. 463–464; Guillod/Meier (note 20) p. 339–340; Bucher, Personnes physiques<br />
et protection de <strong>la</strong> personnalité, Bâle/Genève 1999, nos 178, 528).<br />
214<br />
© Schulthess Juristische Medien AG, Zürich · Basel · Genf 2003