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IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

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foras ad cutim pellunt. ( Boethius, De Lapidibus, lib. II, cap. 243) 123 . Et de fait il se<br />

vérifie par expérience qu’un jeune garçon ayant par cas fortuit avalé une balle de<br />

plomb qu’il avait trouvé longtemps auparavant parmi des toiles d’araignées,<br />

soudain le ventre lui enfla de telle sorte que les assistants n’attendaient autre<br />

chose sinon qu’il dut crever par le ventre… Mais lui ayant donné un scrupule d’une<br />

telle corne ou dent trouvée sous terre, il fut miraculeusement délivré d’une telle<br />

attaque… [suivent d’autres «cas cliniques»].<br />

«Que si quelqu’un demande comment il est possible que telles pièces de<br />

dents ou de cornes d’animaux enterrées et trouvées sous terre puissent posséder<br />

les qualités susdites et d’où elles ont acquises, attendu que nous ne savons pas de<br />

quelles bêtes elles procèdent, je réponds que c’est des vapeurs, exhalaisons et<br />

humidités corrompues de la terre, qui s’incorporent et s’imbibent dans leur matière<br />

sous terre durant les longues années qu’elles y séjournent, ce qui les fait devenir<br />

blanches, tendres et friables, adhérentes à la langue et aux lèvres comme si elles<br />

avaient été cuites et calcinées, si que desdites virulences, de non guère différente<br />

façon à la corne des licornes, telles pièces sont alexitères. Car puisque du virus des<br />

animaux et des viandes et eaux virulentes que lesdites licornes mangent et boivent<br />

leurs cornes tirent et possèdent de vertus tant admirables, ainsi tels fragments<br />

trouvés sous terre sont doués de facultés aucunement semblables, y ayant tant<br />

seulement cette différence que le virus contenu dans les cornes, et<br />

particulièrement dans celle de la licorne est plus excellemment élaboré et corrigé<br />

que non pas dans telles pièces trouvées sous terre. Car les animaux virulents qui<br />

hument les infections de la terre, comme sont les crapauds, les dragons et les<br />

couleuvres, les digèrent en eux-mêmes et leur donnent ainsi quelque préparation<br />

particulière avant que de les jeter dans l’eau qu’ils boivent, puis la licorne venant à<br />

les avaler et prendre les redigère et reprépare encore avant que de les envoyer<br />

comme excrément à la corne dans laquelle finalement ledit virus se perfectionne en<br />

telle sorte qu’il est d’une action merveilleusement subtile et pénétrante au contraire<br />

des fragments trouvés sous terre, lesquelles ont attiré immédiatement de la terre<br />

lesdites vapeurs et lesdites exhalaisons pourries et corrompues sans l’entremise<br />

d’aucune bête et sans être si parfaitement digérées et exactement élaborées. Par<br />

tous lesquels discours je veux dire que ores la corne de licorne soit de beaucoup<br />

123 Traduction de l’édition française de 1594 de l’Histoire des pierreries d’Anselme<br />

Boèce de Boodt, médecin de l’empereur Rodolphe II (p.551): «Elle profite contre<br />

l’épilepsie, syncope, cardiaque passion, termeur du cœur. Elle provoque<br />

puissamment les sueurs, pour cette raison elle est propre aux fièvres malignes et<br />

pestilentielles et pousse tout le venin dehors la peau».<br />

-112-

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