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IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

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ebis en Amérique», a été utilisé par les médecins de Montpellier, mêlé à<br />

l’Alkermès, «pour préserver et guérir les maladies contagieuses qui ont<br />

grandement ravagé cette province ès derniers troubles.» Il s’agit en fait d’une<br />

sécrétion calcaire que l’on retrouve effectivement parfois dans l’estomac de<br />

certains animaux, notamment les caprins 30 .<br />

Le traité de la licorne<br />

«La sage nature souveraine de l’univers, après avoir comme par testament<br />

disposé de ses biens en faveur des créatures d’ici-bas, et fourni le monde de ce<br />

qu’elle jugea lui être précisément nécessaire pour son entretenement, elle lui tira<br />

sagement hors de la presse et loin des yeux les autres choses esquelles il y avait<br />

plus de majesté, d’excellence et de valeur, pour autant qu’elle ne veut pas être<br />

forcée à profaner à tous moments, et à étaler tous les jours dans le marché de ce<br />

monde les chefs d’œuvre et les merveilles qui sont par dessus le commun doués de<br />

non pareilles propriétés, de peur que par une trop familière accoutumance elles ne<br />

fussent mises au rabais et à quelques fâcheux mépris 31 .» C’est ainsi que<br />

commence l’Histoire de…la lycorne, et cette élégante accroche, justification<br />

philosophique de l’amour des «curiosités et singularités», pourrait tout aussi bien<br />

introduire les dissertations de Catelan sur le bézoard ou la mandragore.<br />

Ce que la nature offre de plus beau est nécessairement caché, dit en<br />

substance Catelan, et il n’y a pas bien loin de cette idée aux théories occultistes qui<br />

avaient alors une certaine vogue. Les textes de l’apothicaire montpelliérain sont, en<br />

effet, plus proches des idées médicales néoplatoniciennes de Paracelse que de la<br />

thérapeutique galéniste classique d’inspiration aristotélicienne, mais il peut citer à<br />

quelques lignes d’intervalle Ambroise Paré et Marsile Ficin. Exceptées quelques<br />

considérations sur les signatures dans le Discours sur la mandragore - avec sa<br />

forme humanoïde le sujet s’y prête particulièrement 32 - on ne trouve cependant<br />

rien dans les ouvrages de Catelan qui puisse le faire qualifier d’hermétiste 33 . Il<br />

30 On pourrait s’étonner que personne n’ait jamais trouvé de bézoard de licorne, ni<br />

vanté les mérites de cette merveille, dont on n’ose imaginer les propriétés.<br />

31 H.L., p.1.<br />

32 Discours sur la mandragore, p.37.<br />

33 Comme le fait la Nouvelle biographie générale de Hœfer.<br />

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