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IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

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A gauche: Le Monocéros de la carte de Scandinavie d’Olaus Magnus (1539),<br />

tel qu’il est reproduit dans Conrad Gesner, Icones Animalium Aquatilium in<br />

Mari et Dulcibus Aquis Degentium, 1560, p.181.<br />

A droite: le monocéros de l’Historia Septentrionalium Gentium (1555), en bas<br />

à droite sur la gravure.<br />

L’idée selon laquelle les cornes de licorne provenaient en réalité d’un<br />

poisson 123 des mers septentrionales fit néanmoins son chemin tout au long du<br />

XVIème siècle. Nous l’avons rencontrée, entre autres, chez Andrea Marini<br />

s’étonnant que ces belles cornes fussent plus nombreuses en Angleterre qu’ailleurs,<br />

chez Pierre Belon affirmant que nombre de morceaux de licorne n’étaient que<br />

«rouelles de dents de rohart» (défenses de morse), chez Jan van Gorp<br />

soupçonnant «que cette corne provient de quelque poisson, parce qu’il y a<br />

beaucoup de merveilles dans le monde marin, et parce que la corne semblable que<br />

j’ai vue à Anvers provenait d’Islande 124 .»<br />

En 1577, le navigateur anglais Martin Frobisher entreprit son second voyage<br />

à la recherche du passage du Nord-ouest. Au cours de cette navigation, les marins<br />

virent dériver près de l’un des navires «un poisson mort, qui portait sur son nez<br />

une corne droite et torsadée, longue de deux yards moins deux pouces [soit<br />

environ 1m80]. La pointe de cette corne était brisée, ce qui nous permit de<br />

constater qu’elle était creuse. Nos marins mirent dans ce trou des araignées, qui en<br />

123 Alors qu’Aristote, dans son Histoire des animaux, classait, comme le fait la<br />

science d’aujourd’hui, les baleines parmi les mammifères, la zoologie de la<br />

Renaissance opposait les règnes terrestre, aquatique et aérien, et, fidèle en cela à<br />

la lettre de la Genèse, regroupait sous l’appellation de «poissons» l’ensemble des<br />

créatures marines.<br />

124 Johannes Goropius, Origines Antwerpianæ, Anvers, 1569, p.1037.<br />

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