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IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

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les témoignages modernes, considérés comme de peu de poids: «Licorne,<br />

monoceros: animal qui, selon les écrivains anciens, se rapproche de l’âne et du<br />

cheval, et dont la tête, de couleur pourpre, est surmontée d’une seule corne,<br />

longue et aiguë, rouge à sa partie supérieure, blanche inférieurement et noire au<br />

milieu. D’après les traditions, la licorne aurait le corps blanc, les yeux bleus; elle<br />

est remarquable par sa force, son agilité, sa fierté; on ne peut, prétendait-on, la<br />

prendre vivante qu’en plaçant auprès de son gîte une jeune fille vierge. Cet animal,<br />

dit-on, habite l’Afrique, l’Arabie et l’Inde. Quelques voyageurs ont affirmé avoir vu<br />

des licornes; cependant l’existence de ce quadrupède est niée par les savants et<br />

l’on pense que les anciens ont vu les licornes tantôt dans l’urus (bœuf sauvage),<br />

tantôt dans le rhinocéros, tantôt dans l’antilope oryx, espèce qui habite les pays où<br />

l’on place la licorne, et dans laquelle quelques individus paraissent n’avoir aussi<br />

qu’une corne 97 .» Pour l’édition de 1872, la notice sur la licorne fut enrichie de<br />

quelques considérations sur l’héraldique, mais le texte déjà rédigé ne fut pas<br />

modifié.<br />

Dix ans plus tard, en 1864, le Dictionnaire français illustré de B. Dupiney de<br />

Vorepierre était plus prudent encore. Il ne prenait guère plus au sérieux les récits<br />

des voyageurs modernes qui parlent «sur la foi des récits de nègres et de<br />

hottentots qui ont fort bien pu prendre pour une licorne quelque antilope vue dans<br />

le lointain et aperçue seulement de profil», mais n’en concluait pas moins très<br />

prudemment que «En résumé, il n’est pas impossible qu’il existe réellement une<br />

antilope unicorne, mais la chose est fort peu vraisemblable» 98 .<br />

97 Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire des Sciences, des Lettres et des Arts, Paris,<br />

1854, s.v. licorne.<br />

98 Voici le texte complet de la notice Licorne du Dictionnaire français illustré et<br />

encyclopédie universelle de B. Dupiney de Vorepierre:<br />

«Suivant Pline, la licorne est un animal qui a la tête du cerf, les pieds de<br />

l’éléphant, la queue du sanglier, la forme du cheval, et qui porte au milieu du front<br />

une corne noire, longue de deux coudées. Cet animal, selon le même auteur et les<br />

autres écrivains de l’antiquité, habitait l’Afrique centrale. Depuis Pline, qui, nous<br />

n’avons pas besoin de le dire, n’avait pas vu de licorne, on n’a cessé de discuter<br />

sur l’existence ou la non-existence de cet animal. Aujourd’hui même, bien qu’une<br />

grande partie de l’Afrique centrale ait été visitée par d’intrépides explorateurs,<br />

aucun n’a vu de licorne. Ceux qui admettent son existence l’admettent sur la foi<br />

des récits de nègres et de hottentots, qui ont fort bien pu prendre pour une licorne<br />

quelque antilope vue dans le lointain et aperçue seulement de profil. D’ailleurs on<br />

remarque, sur les monuments égyptiens, des figures d’oryx dessinées de profil, de<br />

telle sorte qu’une seule corne est apparente. N’est-il pas possible encore que ce<br />

soit la vue d’une semblable figure qui ait donné l’idée de la licorne? Ce qui<br />

confirmerait cette conjecture, c’est que les proportions et le pelage qu’on lui<br />

attribue sont à peu près ceux de l’oryx, et que sa prétendue corne unique est<br />

parfaitement semblable à celles de cette espèce d’antilope qui, en outre, se trouve<br />

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