25.06.2013 Views

IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

donc dans l’air, mais il fallut attendre, en 1785, la publication du Voyage au Cap de<br />

Bonne Espérance et autour du Monde avec le Capitaine Cook, d’Anders Sparrman<br />

pour voir la rumeur se répandre véritablement. Le naturaliste et voyageur suédois<br />

reconnaît certes ne pas avoir lui-même vu de licorne, mais les récits des Boers et<br />

des hottentots l’ont convaincu de la présence de l’animal dans la région du Cap 50 .<br />

Près d’un siècle durant, d’autres voyageurs reprirent cette affirmation, bien<br />

qu’aucun n’ait jamais vu l’animal. Citons, parmi d’autres, les français Delalande et<br />

Verreaux 51 , le britannique Francis Galton 52 , les allemands Edward Rüppel 53 ,<br />

Albrecht von Katte 54 ou Joseph Russeger 55 , ces derniers situant plus volontiers<br />

l’animal en Éthiopie. Un point de vue particulièrement intéressant nous est donné<br />

par un grand voyageur, William Balfour Baikie, dans une lettre publiée en 1862 par<br />

l’Athenæum, où il rapporte les progrès de son expédition vers les sources du Niger:<br />

«L’opinion des indigènes de tous les pays [d’Afrique noire] que j’ai visité a en partie<br />

triomphé de mon scepticisme, et je tiens désormais que la non-existence de la<br />

licorne n’est pas prouvée. Un crâne de l’animal serait, dit-on, conservé dans la<br />

région de Bonù, que je devrais traverser dans quelques semaines, et je ferai alors<br />

toutes les recherches possibles. Deux de mes informateurs indigènes m’ont répété<br />

à plusieurs reprises avoir vu les ossements de cet animal, et ont particulièrement<br />

insisté sur sa corne longue et presque droite 56 .» Quelques mois plus tôt, un article<br />

de la même revue nous apprenait que David Livingstone lui-même trouvait la<br />

question «particulièrement intéressante», et qu’un autre explorateur connu de<br />

l’Afrique australe, Andrew Smith, avait «collecté de nombreuses informations sur<br />

un animal unicorne encore inconnu des européens et qui semblerait tenir le milieu<br />

entre le massif rhinocéros et la silhouette plus légère du cheval 57 ». «Il n’y a guère<br />

50 André Sparrman, Voyage au Cap de Bonne Espérance et autour du Monde avec<br />

le Capitaine Cook , Paris, 1787.<br />

51 Cités in Ch. d’Orbigny, Dictionnaire universel d’Histoire naturelle, Paris, 1872<br />

(1846), t.VIII, p.92. Ce sont les seuls voyageurs français mentionnés à l’appui de<br />

la thèse de la licorne africaine, mais je n’ai pu retrouver la source utilisée par les<br />

rédacteurs de ce dictionnaire.<br />

52 Francis Galton, The Narrative of an Explorer in Tropical South-Africa, Londres,<br />

1853. J’ai consulté la traduction allemande, Leipzig, 1854, p.162.<br />

53 Edward Rüppel, Reisen in Nubien und Kordofan, Francfort, 1829, p.161.<br />

Edward Rüppel, Lettre au baron de Zach, cité in Bulletin des sciences<br />

naturelles de géologie, Paris, 1825, t.IV, p.417.<br />

54 Albrecht von Katte, Reisen in Abyssinien in Jahre 1836, Stuttgart, 1838, p.89.<br />

55 Joseph Russeger, Reisen in Europa, Asien und Afrika, Stuttgart, 1843, t.II,<br />

p.474.<br />

56 The Athenæum, 16 août 1862.<br />

57 The Athenæum, 22 décembre 1860.<br />

-278-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!