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IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

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vu la centième partie de ce qui est contenu en l’univers, ou lu la millième des bons<br />

auteurs qui le convainquent d’imposture et de mensonge.<br />

colonnes 1590-1591<br />

Et quant aux bêtes que produit le pays indien, Solin qui suit son Pline nous<br />

en allègue plusieurs, tel que celui que les Grecs appellent monoceros et les latins<br />

unicornium et nous licorne, lequel il décrit être un animal farouche, mugissant<br />

hideusement, ayant le corps et habitude comme un cheval, les pieds d’Éléphant, la<br />

queue à la façon de celle d’un porc, et la tête semblable à celle d’un cerf, au milieu<br />

de laquelle il a une corne resplendissante et précieuse, longue de quatre pieds et si<br />

aiguë qu’il n’y a chose qu’avec icelle il ne puisse oultrepercer: il dit qu’on ne peut le<br />

prendre en vie, trop bien le tuer, vu sa grande légèreté. Je suis marri que contre<br />

l’autorité de tous les anciens et l’expérience même des choses, il y ait des hommes<br />

de notre temps si adversaires de la vérité et ayant un tel et si farouche esprit de<br />

contradiction, et l’âme tant capricieuse, que sans autre raison que de dire il n’en<br />

est rien, ils sont si fols que de nier qu’il y ait des licornes en nature. Puis ne<br />

pouvant se défendre de ce que les écrits de plusieurs en récitent, ils s’arment d’une<br />

froide raison, ou plutôt se couvrent d’un sac mouillé, disant que c’est le rhinocéros<br />

qu’on prend pour la licorne. Mais s’ils n’étaient du tout ignorants de grec et de<br />

latin, je leur dirais que autre cas est rhinocéros et autre monocéros, en tant que le<br />

mot de rhinocéros montre que la corne de cette bête lui est posée sur le mufle et<br />

narines, pour lui servir de contre-armes au combat qu’il a contre la proboscide de<br />

l’éléphant, là où le monocéros entend une bête n’ayant qu’une corne, et telle que la<br />

description ne peut convenir au rhinocéros. Au reste, dire que ce soit l’âne<br />

sauvage, c’est mal parler, vu que celui-ci est autrement ramé que la licorne, ainsi<br />

que l’avez pu lire au premier volume, d’autant que notre Europe abonde en telles<br />

bêtes, et que ni ses cornes ni ses ongles n’ont la force expulsive du poison que la<br />

pratique nous a fait sentir être en celle du monocéros. Car je n’ignore pas que les<br />

ongles des alces 10 n’aient effort contre le haut-mal, que la corne du cerf même ne<br />

soit adaptée en médecine, que la dent des éléphants n’aie quelque vigueur, mais<br />

de chasser le poison, soulager un atteint du venin, le rechasser et invalider, vous<br />

ne trouvez point que la dent éléphantine puisse le faire. Je dis ceci à cause qu’il y a<br />

un nouveau philosophe, lequel sans jamais avoir goûté la moindre raison qui soit<br />

10 Élans.<br />

-17-

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