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IMAGES ET CONNAISSANCE DE LA LICORNE - Bruno Faidutti

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On est facilement surpris, puis débordé, par la part qu’occupent les<br />

ouvrages de médecine et de pharmacie dans la littérature savante du XVIème et de<br />

la première moitié du XVIIème siècle. Les médecins connus, et quelques autres,<br />

ont rédigé de longues pharmacopées à vocation encyclopédique, et il n’est guère de<br />

philosophe, naturaliste ou polygraphe foisonnant qui n’ait été quelque peu versé en<br />

science médicale et n’ait éprouvé le besoin de publier ses secrets de médecine. Des<br />

controverses tantôt feutrées, tantôt véhémentes, y opposent les tenants de la<br />

médecine traditionnelle, humorale ou galéniste, avec sa pharmacopée à base de<br />

plantes et de simples, aux partisans de Paracelse (1493-1541) et de la médecine<br />

spagyrique ou chimique. Une vie entière ne suffirait pas à seulement feuilleter ces<br />

ouvrages, et nous avons dû nous contenter de sondages au hasard des catalogues.<br />

Tous les traités consultés ne célèbrent pas la licorne avec le même enthousiasme,<br />

mais il en est fort peu, qu’ils soient galénistes ou paracelsiens, qui l’ignorent. Même<br />

les auteurs qui jugent la belle corne blanche des trésors royaux trop déconsidérée<br />

ne dédaignent pas de s’intéresser aux «licornes fossiles» d’Europe centrale.<br />

Néanmoins, la corne de licorne n’est dans la plupart des traités de médecine<br />

qu’un remède parmi d’autres. L’auteur y consacre rarement plus de quelques<br />

lignes, et lorsqu’il le fait, ce n’est que pour s’engager dans une brève digression sur<br />

l’existence de l’animal et l’authenticité de telle ou telle corne. Quelques médecins<br />

cependant ont consacré sinon un ouvrage entier, du moins un long chapitre à la<br />

licorne et aux propriétés alexitères, pour employer le vocabulaire d’alors, de sa<br />

corne. A quelques années de distance, le Discours contre la fausse opinion de la<br />

licorne du médecin florentin Andrea Marini 1 , le Discours de la licorne d’Ambroise<br />

Paré 2 , le Traité sur la licorne, la pierre bézoard, l’émeraude, les perles et leur usage<br />

contre les fièvres pestilentielles 3 de Giovanni Baptista Silvatico, se sont attaqués à<br />

l’usage médical de la poudre de corne de licorne. D’autres traités, tout aussi<br />

1 Discorso d’Andrea Marini, medico, contro la falsa opinione dell’alicorno, Venise,<br />

1566.<br />

2 Discours d'Ambroise Paré, conseiller, et premier chirurgien du Roy. Asçavoir de<br />

la Mumie, des venins, de la licorne et de la peste, Paris, 1582.<br />

3 Johannes Baptista Silvaticus, De Unicornu, Lapide Bezaar, Smaragdo &<br />

Margaritis, eorumque in Febribus Pestilentibus Usu Tractatio, Bergame, 1605.<br />

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