Le Parfum D'Adam

— Qui ça « ils » ?
Joâo répercuta la question.
— Des Suédois ou quelque chose d’approchant. À mon
avis, c’est un programme de développement.
— Fait par une ONG ?
— Une quoi ?
— Une association privée.
Joâo se renseigna. L’échange avec le paysan dura
longtemps et l’hôtelier s’irritait de son ignorance.
— Il dit que c’étaient des jeunes. Mais je crois me
souvenir que le programme était financé par la Banque
mondiale.
— Il date de quand, ce réservoir ?
— Cinq ou six ans.
Ils allèrent le voir. C’était une sorte de mare qui, à cette
saison, était presque vide. Quelques centimètres d’eau
boueuse croupissaient au fond. Deux femmes piétinaient
pour remplir des seaux.
— Ils n’ont pas d’eau douce à part ça ?
— Si. Il y a un puits, mais il est loin, à l’entrée d’un autre
village. Quand le réservoir est vide, ils sont obligés d’aller
jusque là-bas pour se servir.
Ils remontèrent en voiture et Paul demanda à visiter
l’autre versant de la caldera. C’était là que se situait le
deuxième foyer de la maladie.