Le Parfum D'Adam

— Justement. Certains de ces documents servent
seulement à montrer qu’on respecte la loi. Ils sont destinés
à être produits à l’extérieur, en cas de contrôle par
exemple. Si tu prends les comptes rendus des séances du
board, dans ces classeurs là-bas, tu verras qu’on n’y dit
pas grand-chose. C’est la partie destinée à l’exportation.
— Cela veut dire que d’autres documents sont
confidentiels.
— Exact.
Ginger fit rouler sa chaise jusqu’à un petit meuble fermé
à clef et l’ouvrit. Une série de classeurs y était alignée.
— Ici par exemple, je mets des papiers qui ne regardent
pas les fouineurs. Renseignements personnels sur les
adhérents, Verbatim des réunions importantes, etc.
Encore, ceux-là, j’ai eu le temps de les trier. Mais il y en a
beaucoup d’autres qui sont mélangés avec le reste.
— Alors, comment je fais pour savoir ce qui peut être
scanné et ce qui ne peut pas ?
— Tu me demandes, c’est tout.
Elles en restèrent là pour la matinée, sur ce sujet du
moins. Le reste du temps, Kerry dut écouter les
bavardages de la secrétaire, en riant quand il le fallait. Elle
en profita pour observer comment s’organisait son emploi
du temps.
Ginger n’était ni méthodique ni régulière. Elle courait
d’une affaire à une autre, passait un temps disproportionné
avec un interlocuteur pour le plaisir qu’elle avait à lui parler.