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Le Parfum D'Adam

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— Par ici, les baraques sont les plus anciennes de la<br />

favela. Vous voyez, avec un peu d’imagination, on dirait<br />

presque qu’elles ressemblent à des maisons. Bien sûr,<br />

c’est infesté de vermine. Tous les ans, on retrouve des<br />

gamins défigurés dans leur berceau par des morsures de<br />

rats. Mais enfin, il y a des portes, des fenêtres. Quand un<br />

alcoolique bat sa femme, il peut au moins le faire hors de<br />

la vue des voisins.<br />

La voiture suivait une sorte de large avenue au milieu de<br />

la Baixada.<br />

— Plus on va vers là-bas, plus les baraques sont<br />

rudimentaires, continuait Zé-Paulo en désignant l’horizon<br />

poussiéreux, entre les charrettes à bras et<br />

d’incompréhensibles rassemblements de désœuvrés. Tout<br />

au bout, il y en a même qui s’abritent avec des morceaux<br />

de branches, des vieux sacs, des bouts de plastique. C’est<br />

le coin des nouveaux arrivants.<br />

— Il en vient encore beaucoup ?<br />

<strong>Le</strong> Brésilien tordit le cou pour répondre à Juliette.<br />

— Des milliers par mois. Des dizaines de milliers peutêtre.<br />

Ils ruissellent de tout l’intérieur, surtout du Nord-est.<br />

Il fit un détour avec la voiture pour éviter un corps allongé<br />

en travers de la rue. Il était impossible de dire si c’était un<br />

cadavre ou simplement un homme saoul qui dormait là.<br />

— Nos villes sont devenues des monstres. <strong>Le</strong>s gens<br />

viennent s’y agglutiner du dehors. Ils croient que c’est<br />

mieux ici. En fait, ils ne trouvent rien de ce qu’ils

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