Le Parfum D'Adam

— Non.
— Tant mieux, moi non plus.
Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.
Ils étaient devant l’hôtel. Le chauffeur arrêta la voiture
dans un dérapage. Il ne regarda pas d’abord le compteur
mais la montre, pour vérifier son temps. Malgré le soleil qui
teintait le fond de la place, la pluie livrait une bataille
d’arrière-garde, en lâchant de grosses salves tièdes. Paul
ouvrit son imperméable et fit une place à Kerry. Ils
coururent jusqu’à l’hôtel et montèrent à leurs chambres. Ils
prirent chacun une douche et se changèrent. Kerry, vêtue
d’un pantalon blanc et d’un chemisier élégant, noué
savamment autour de la taille, vint rejoindre Paul dans sa
chambre. Elle alla s’asseoir sur un fauteuil tandis que lui,
confortablement enveloppé dans le peignoir blanc en tissuéponge
épais et doux de l’hôtel, l’écoutait allongé sur le lit,
les bras derrière la tête.
— La priorité, commença Kerry, c’est de retrouver cette
fille. Il faut aller voir à l’adresse que ce Jonathan nous a
indiquée à New York. On n’a pas eu le temps de mettre
Providence sur cette piste et maintenant c’est trop tard. Il
faut faire le boulot nous-mêmes.
— Je me demande à quoi correspondent ces
coordonnées : un particulier ou une association écolo ?
— Attention, c’est peut-être un piège. Il faudra se
bricoler une petite couverture pour les aborder. Et il vaut
mieux que je reste à l’écart parce qu’on me connaît