Le Parfum D'Adam

— J’irai vite sur l’Albanais, décédé sans descendance il
y a quatre ans, et sur le Néo-Calédonien, devenu un
paisible océanographe de Nouméa, à la retraite
aujourd’hui et tout à fait hors de cause.
— Le Libyen ? interrogea Alexander, imprégné malgré
lui de la géopolitique de l’administration Bush, dans
laquelle la Libye constituait l’un des piliers de « l’axe du
Mal ».
— Je suis désolée de vous décevoir, mais ce Libyen-là
n’est apparemment pas suspect. Je sais bien que dès
qu’un crime se commet, on a tendance à tourner les yeux
vers ce pays. La contrepartie, c’est que nous savons pas
mal de choses sur ce qui s’y passe, depuis trente ans
qu’on le surveille. Le Libyen en question a été professeur à
l’université de Benghazi jusqu’à sa retraite l’an dernier. Il
s’est illustré, si je puis dire, par un conformisme
scientifique affligeant. Et, pour ce qui concerne notre
affaire, je vous rappelle que nous soupçonnons Harrow de
vouloir s’en prendre à des populations pauvres et
pléthoriques. Or la Libye est plutôt peuplée de gens riches
et peu nombreux…
— L’Indien ?
— J’y viens. Ce Rajiv Singh est un homme discret mais
très influent dans son pays sur les questions de population.
Lui aussi est resté marqué par les conceptions de Fritsch.
Il a occupé des fonctions politiques au sein du Parti du
Congrès. Professionnellement, il est enregistré comme