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Le Parfum D'Adam

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— L’autre courant, au contraire, est anti-humaniste. Il a<br />

toujours existé et il revient périodiquement au premier plan.<br />

Pour les tenants de cette conception, l’être humain n’est<br />

qu’une espèce parmi d’autres. Il s’est approprié indûment<br />

tous les pouvoirs et tous les droits. Il faut le remettre à sa<br />

place. Défendre la nature suppose de donner des droits à<br />

toutes les espèces et même aux végétaux, aux roches, aux<br />

rivières. La nature est un tout en elle-même et pour ellemême.<br />

Elle peut vivre sans l’homme tandis que l’inverse<br />

n’est pas vrai.<br />

— Et alors ?<br />

— Alors, les conséquences sont énormes. Pour les antihumanistes,<br />

l’écologie doit se faire contre les hommes. On<br />

trouve cette tendance dès les débuts du XIXe siècle. John<br />

Muir, le fondateur du Sierra Club, l’inventeur de l’écologie<br />

moderne, a écrit par exemple : « Si une guerre des races<br />

devait survenir entre les bêtes sauvages et sa majesté<br />

l’Homme, je serais tenté de sympathiser avec les ours. » Et<br />

John Howard Moore surenchérit : « L’Homme est la plus<br />

débauchée, ivrogne, égoïste, la plus hypocrite, misérable,<br />

assoiffée de sang de toutes les créatures. »<br />

— Il dit l’Homme, plaisanta Kerry. Je ne me sens pas<br />

concernée.<br />

— Toute la question est donc : jusqu’où faut-il aller dans<br />

la lutte contre l’homme ? One Earth, sur ce point, occupe<br />

une position fragile. L’association a été créée sur des<br />

bases violentes : elle a décidé, au nom des arbres, des<br />

rivières, des paysages, de s’en prendre aux entreprises

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