Le Parfum D'Adam

volcaniques qu’il y a dedans. Les gens font avec. Ils sont
habitués.
Au milieu du village, un petit cours d’eau issu d’une
source située un peu plus haut serpentait sur un replat.
D’étroits canaux alimentaient des citernes en terre, à côté
des maisons. On y puisait Peau pour les humains et les
bêtes. Il ne subsistait évidemment aucune trace du
passage du choléra. D’après ce que Paul avait lu, la
maladie avait fait neuf malades dans le village et le seul
mort de l’épidémie. La victime était décrite comme un vieil
homme pauvre qui habitait à l’écart. Si l’on en jugeait par
l’état misérable des autres villageois, on pouvait imaginer
dans quel dénuement devait vivre un tel paria. On
comprenait que des doutes aient été émis quant à la
responsabilité du choléra dans son décès. Peut-être seraitil
mort de toute manière.
Il n’y avait décidément pas grand-chose à tirer de cette
visite. Paul sacrifia à quelques gestes rituels destinés à
étayer ses mensonges aux yeux de Joâo. Il prit des photos
des différents sites, mesura une clairière à grandes
enjambées, considéra le ciel comme s’il avait pu repérer à
l’œil nu la trajectoire des navettes spatiales.
Il était sept heures quand ils arrivèrent à l’hôtel. Paul eut
un rendez-vous téléphonique avec Providence. Kerry n’était
pas joignable. Toutes les personnes auxquelles il essaya
de parler se montrèrent évasives et affairées. Visiblement
l’enquête tournait à plein. En comparaison, il se sentait un
peu en dehors du sujet dans son exil touristique. Il déclina