Le Parfum D'Adam

Il lui fallait tout remettre en ordre rapidement, refermer le
meuble et ouvrir la porte en expliquant qu’elle passait un
coup de fil confidentiel. Tel était le scénario prévu avec
Providence. Malheureusement, il se révélait impossible à
exécuter. La personne qui essayait d’entrer avait
maintenant lâché la poignée pour taper du plat de la main
sur la porte. Dans le silence matinal, le bruit était énorme. Il
fallait l’interrompre au plus vite. Kerry referma le classeur et
donna un coup de pied en passant aux portes du petit
meuble resté ouvert. Elle bondit derrière la porte, tourna
doucement la clef dans la serrure et ouvrit d’un coup. Elle
tomba nez à nez avec une femme qu’elle avait déjà croisée
les jours précédents à cet étage mais qui ne lui avait
jamais parlé. Elle était nettement plus âgée que la
moyenne du personnel. Une grosse verrue lui déformait le
menton. Kerry se souvenait vaguement d’avoir entendu dire
que c’était une militante historique du mouvement qui
travaillait maintenant comme bénévole. Elle regarda Kerry
avec un air mauvais. Il était clair qu’aucune explication ne la
satisferait. Inutile aussi d’essayer de recourir à la
séduction. Ce n’était ni Roger ni le nigaud qui l’avait
entreprise le matin.
Dans quelques secondes, la femme allait se mettre à
hurler pour donner l’alarme. Kerry ne lui en laissa pas le
temps. D’une main, elle l’empoigna et la tira vers le bureau,
de l’autre elle referma la porte et tourna la clef. La femme
était à peine revenue de son étonnement que Kerry lui
administra du plat de la main un coup sur l’épigastre qui la