Le Parfum D'Adam

Fritsch et à ce fameux séminaire de 67. Le contact avait dû
nécessairement être fait par un ancien étudiant puisque
ces idées n’avaient jamais été publiées. Le plus suspect
était évidemment Rogulski. Kerry commençait à se dire
que Paul avait sans doute raison de voir dans le casse de
Wroclaw une opération de diversion. Si Rogulski était bel
et bien mêlé à l’affaire, le cambriolage de son laboratoire
était un moyen de le mettre hors de cause en apparence et
de transformer le coupable en victime.
Pourtant, Rogulski à lui seul ne pouvait donner la clef de
toute l’affaire. Son soutien avait peut-être été décisif
auprès de Harrow et de son groupe en termes intellectuels.
Il avait pu également leur fournir l’agent infectieux qui
correspondait à leur projet. Mais sa biographie montrait
qu’il disposait de moyens financiers modestes. À un
certain moment, après l’effondrement du communisme, il
avait même tiré le diable par la queue. Il ne pouvait pas
remplir les fonctions de mécène auprès des Nouveaux
Prédateurs. Il manquait donc des pièces dans le puzzle.
Remonter la piste Rogulski serait délicat. Ils ne
disposaient d’aucune charge directe contre lui. Retourner
en Pologne risquait d’être une perte de temps et une prise
de risque inutile. Mieux valait finalement se concentrer sur
l’opération en cours. Si Harrow était bel et bien en
possession de ces souches de vibrion dangereux, la
priorité était de l’empêcher d’en faire usage.
Les questions essentielles étaient simples : où et
quand ? Quand allait-il agir ? Il était impossible de le dire, à