Le Parfum D'Adam

soupçonnait les Russes de mener des recherches à partir
de tout ce qui existait comme cochonneries. Le choléra
était parfois cité. Mais beaucoup moins que la variole, la
peste ou la tularémie. Et sans aucune preuve formelle.
— Et aujourd’hui ? N’assiste-t-on pas à une privatisation
de l’arme biologique ? On dit que n’importe qui, avec une
simple Cocotte-Minute…
— C’est très juste, mais ces bricolages aisément
reproductibles par des amateurs sont des opérations
relativement simples, sur des micro-organismes biens
connus tels que l’anthrax ou le botulisme. Ce que vous
évoquez avec le choléra, la transformation génétique d’un
vibrion par recombinaison avec d’autres espèces, est un
processus complexe qui ne pourrait être réalisé que par
des équipes hautement compétentes dans des
laboratoires spécialisés.
— Je vous ai parlé la dernière fois d’un laboratoire à
Wroclaw… dit Paul.
— Oui, coupa Champel, et vous m’avez intrigué avec ça.
Je suis allé y voir de plus près, figurez-vous, et j’ai
compulsé la littérature scientifique. Je ne connaissais pas
ce centre. Ses travaux, comme je vous l’avais dit, se situent
dans le domaine fondamental, alors que je fais, moi, de la
recherche appliquée. Cependant, je dois admettre qu’ils
sont de très bon niveau.
— Sur quoi portent-ils exactement ?
— Ils ont analysé les particularités génétiques du 0139.