Le Parfum D'Adam

homme coriace. Paul savait que son mensonge hâtivement
bricolé ne tiendrait pas la route, même avec l’aide de
Providence, devant quelqu’un d’un peu rigoureux. Tant pis
pour la liste des touristes. Il essaierait de l’obtenir
autrement. Mieux valait qu’il parte dès le lendemain, s’il ne
voulait pas rester bloqué ici et passer complètement à côté
de l’enquête.
Paul déclara à l’hôtelier qu’il avait besoin de fournitures
à Prahia et qu’il devait passer à une banque pour effectuer
des opérations – il n’y en avait pas à Agosto. Il acheta sur
le port un aller-retour, avec départ par le bateau du
lendemain matin. Pour ne pas éveiller les soupçons, il
laissa ses affaires étalées dans la chambre et ne prit qu’un
petit sac à dos de ville qui contenait son ordinateur et ses
papiers. Un appel à Providence lui avait permis de
réserver de haute lutte la dernière place sur le vol qui
partait le lendemain soir. Sitôt à Prahia, il embarqua sur
une navette pour Sal puis dans l’avion, comme prévu.
C’était un vol pour Chicago. Il espérait qu’il y ferait déjà
assez chaud. Il avait en tout et pour tout sur le dos un
bermuda et une chemise hawaïenne.