Le Parfum D'Adam

— À pied, il y a un chemin. C’est celui que prennent les
femmes de ménage pour venir travailler ici le matin.
— Il est gardé ?
— Non. Malheureusement. Parce que là, au contraire,
quelques types armés ne seraient pas inutiles. Le chemin
passe à travers une vieille favela très dangereuse. Il y a
des bandes de gamins armés jusqu’aux dents qui ne feront
qu’une bouchée de toi.
Ils restèrent silencieux. Joaquim tira sur ses genoux l’un
après l’autre, pour les faire remonter et se contorsionna
dans son fauteuil. Juliette comprit qu’il voulait se redresser
et elle lui passa une main sous l’aisselle tandis qu’il
s’agrippait à son autre bras.
— Merci, dit-il.
Le silence s’installa de nouveau, troublé seulement par
des aboiements de chiens errants.
Soudain, en haut, une fenêtre s’alluma. C’était celle de
Harrow. Les yeux de Joaquim roulèrent dans leurs orbites.
L’urgence précipitait ses pensées. Il retint le bras de
Juliette et comme elle était encore penchée sur lui, il lui
souffla :
— Quand veux-tu partir ?
— Cette nuit.
— À quatre heures et demie, il y a un camion qui monte
pour livrer de la viande au restaurant qui est en face. Le
chauffeur est mon cousin.