Le Parfum D'Adam

dessus la table.
— Bien sûr, bredouilla Paul.
— Je vous le répète, ce serait l’affaire d’un mois tout au
plus. Je sais que vous avez quatre associés. Vous pouvez
bien vous faire remplacer pendant un mois, n’est-ce pas ?
Derrière ses manières policées et son ton de
plaisanterie, le véritable Archie pointait le nez. Il avait
probablement tout étudié, et tout prévu, connaissait
exactement la situation de la clinique, les possibilités de
Paul. Et ses désirs profonds.
— Vous savez déjà tout, c’est ça, Archie ? Je suppose
que vous connaissez par cœur le compte d’exploitation de
ma boîte et même la couleur de mes sous-vêtements.
— Je sais ce qui est utile. D’ailleurs, en ce qui vous
concerne, pour être tout à fait franc, je le sais depuis dix
ans. Je ne vous ai jamais perdu de vue, mon petit Paul.
Mais vous devez reconnaître que je ne vous ai jamais
dérangé non plus.
L’argument était assez juste. Paul, malgré tout, lui était
reconnaissant de cette longue discrétion.
— Je compte sur vous, s’écria vivement Archie, en
posant sa main sur l’avant-bras de Paul, comme pour
capturer symboliquement sa volonté. Je vous en dirai plus
quand nous nous rencontrerons à l’agence.
Sur la table en fausse racine de bruyère, Archie fit
glisser une carte de visite avec la souplesse d’un joueur de
baccara. Paul considéra la carte un long instant sans la