Le Parfum D'Adam

trois kilomètres de là, tenter de repérer l’arsenal souterrain
pour lequel la mission avait été montée. Paul annonça si
vite qu’il partirait qu’il se sentit tout heureux d’avoir pris
Kerry de court. Mais, plus tard, il se demanda si la surprise
de cette diablesse n’était pas feinte et si elle ne lui avait
pas simplement tendu cette perche pour le mettre au défi.
Il rentra de son expédition avec deux heures de retard et
constata avec un plaisir certain qu’elle était inquiète et
soulagée de le voir arriver. Il avait pu réaliser des
photographies très précises des accès de l’arsenal et avait
découvert plusieurs systèmes d’aération camouflés. Il était
même parvenu à prendre des clichés d’un convoi de
camions militaires au moment où il franchissait l’un des
accès.
Le lendemain, c’était Kerry qui avait assuré la
responsabilité de la nouvelle patrouille d’observation. Elle
avait décidé de contourner la zone d’observation en faisant
un long crochet vers le nord, de façon à pouvoir disposer
d’une vue de l’autre versant de l’arsenal souterrain. Paul,
resté seul au campement, eut tout loisir de réfléchir et
d’examiner ses sentiments. Ce qu’il éprouvait, en attendant
le retour de Kerry, était plus que l’inquiétude normale et
simplement fraternelle que suscite l’absence d’un
camarade engagé dans une mission dangereuse. Il y avait
en lui une angoisse douloureuse, la crainte non seulement
d’un incident mais d’une perte, qui l’aurait profondément
affecté. Cette impression de manque s’accentua au fil de
la journée et plus encore avec la tombée de la nuit. Neuf