Le Parfum D'Adam

aucune chance de rencontrer Harrow ici.
— On vient souvent demander après lui ?
— Jamais. Je ne sais pas comment vous m’avez
dénichée. Même lui, il ne me trouve plus.
À ces mots, la femme saisit un mouchoir calé derrière
son dos et le porta sous son œil.
Paul regardait ce lieu encombré de misères baroques,
lampes sourdes, chats en porcelaine, fleurs en plastique. Il
lui semblait avoir pénétré dans une de ces tombes
égyptiennes où le défunt trône au milieu des objets qu’il
destine à l’éternité. Ce qui rendait malgré tout ce lieu
précieux, c’était qu’aucun pillard ne l’avait atteint avant lui.
Le FBI apparemment n’avait pas poussé ses
investigations jusque-là. Si faibles qu’elles fussent, cela
augmentait tout de même les chances de découvrir un
indice, un signe, un souvenir qui le mettrait sur la voie.
— Il est en danger, n’est-ce pas ?
— C’est possible, dit Paul.
Il s’était assis sur le rebord du lit et la femme, en le
voyant de plus près, semblait seulement le découvrir.
— Montrez-vous. Ils sont bien noirs, vos cheveux. Et
crépus ma parole ! Vous êtes portoricain peut-être ?
Elle ouvrit de grands yeux affolés.
— Un nègre ! Un nègre, pardi, voilà ce que vous êtes !
La petite fille accourut en entendant ces éclats de voix.
Elle regarda Paul d’un air désapprobateur.