Le Parfum D'Adam

— Non, Burt, je suis désolée. Je repasserai sûrement le
mois prochain pour trois ou quatre jours, mais je dois
reprendre un avion tout à l’heure. On est au printemps et
cet ami jardinier dont je vous ai parlé doit faire ses semis
maintenant. Je viens seulement récupérer mes graines. On
se reverra plus tard.
Burton fronça le sourcil.
— Si tu veux mon avis, cette affaire de semences ne
tient pas debout.
Juliette tressaillit. Elle allait parler quand le vieux policier
s’approcha et pointa son doigt sur elle.
— Il y a une histoire d’amour là-dessous. Pas vrai ?
Elle eut une expression de soulagement qu’il prit pour de
la gêne.
— Ça t’en bouche un coin, hein ! On ne peut pas me
mentir à moi, sur ces choses-là. Je n’ai pas passé trente
ans dans la police sans avoir appris comment confondre
un coupable.
Juliette battit des paupières comme sous l’effet d’un
choc puis baissa les yeux.
— Allez, tu es en état d’arrestation. Viens avec moi
jusqu’au Mémorial. D’ici là, je t’aurai tout fait avouer.
Comment s’appelle-t-il ?
Burton passa son bras par-dessus celui de Juliette et
démarra un peu de côté, comme pour danser un quadrille.
— Heu… Simon.