Le Parfum D'Adam

moins que Paul n’arrive à retrouver la fille. Où préparait-il la
dissémination de son agent de mort ? Kerry était
convaincue que la réponse était chez Fritsch. Elle se
souvenait du Chinois, des deux visages aux traits indiens
ou pakistanais, du petit groupe latino-américain sur la
photo du séminaire 67. Une clef essentielle de l’énigme
était là. Elle s’en voulait de ne pas avoir retourné la photo
tout de suite et lu les noms. Elle était entraînée à retenir
des mots entrevus quelques secondes. Avec un seul, elle
aurait peut-être pu remonter jusqu’aux autres. Mais elle ne
l’avait pas fait. Il fallait maintenant attendre de recevoir le
cliché. Fritsch avait promis de l’envoyer par DHL sous trois
ou quatre jours, à l’adresse qu’elle lui avait donnée (sa
copine Tracy, qui travaillait à la clinique avec Paul). Il ne
restait décidément qu’une chose à faire. C’était
malheureusement ce qu’elle détestait le plus : attendre.
Sans s’en rendre compte, toujours assise dans le
fauteuil devant son assiette, Kerry avait peu à peu sombré
de nouveau dans le sommeil. La sonnerie d’un téléphone la
ramena brutalement à elle. Elle avait gardé à côté d’elle le
portable sur lequel Paul était supposé l’appeler ce soir-là.
Or c’était l’autre qui sonnait : celui de Providence. Depuis
la fin officielle de l’opération, il n’était plus censé servir. Elle
avait été étonnée qu’il sonne deux fois dans l’après-midi
sans qu’il y ait aucun correspondant au bout du fil.
Elle regarda le numéro appelant : comme l’après-midi, il
était masqué. Elle répondit sans parler, s’atten-dant de
nouveau à ne capter que le silence. Mais, cette fois, il y