dédié au premier consul - Notes du mont Royal

SUR LA LOI DES DOUZE TABLES. 495
de suite, pourvu que les légitimés par cette dernière voie,
l'eussent été à cette fin qu'ils succédassent. 4. 0 Nous mettons
encore au rang des héritiers siens, comme nous l'apprend
le jurisconsulte Paul, et pour nous servir de ses pro- Sentent, nt. iv,
près termes, que nous expliquerons,/?^/ mortempatris nati, uu ' s " 7 *
veirêver siab hostibus, aut ex primo secundove mancipio manumissi,
cujusve erroris causa pro bat a, licet non essentin po t estât e,
sui tamen patri hœredes efficiebantur. Pour bien entendre ce
passage, il faut observer ; i.° que le jurisconsulte parle des
posthumes ; ces posthumes étoient héritiers siens, parce que,
s'ils étoient nés du vivant du père, ils eussent été sous sa
puissance; 2. 0 qu'il parle de ceux qui, ayant été en captivité
chez/'ennemi, en étoient de retour; alors ils recouvroient, institut, tit. de
par droit de postliminie (1) , le droit de cité, le droit de ^ttfeZZl,
maïs devenoit légitime, du moins par rapport au père, quoiqu'il ne le fût pas
par rapport ' aux autres agnats.
Le dégoût que Je décurionat inspiroit aux Romains , étoit tel, que, suivant
une lettre de Pline *, beaucoup de Romains furent nommés décurions malgré
eux; et Cassiodore ' nous dit que souvent on agrégea des Chrétiens à des curies, .
ce qui tenoit lieu de peine. Ce dégoût pour le décurionat étoit fondé premièrement
sur ce que cette charge , quoique d'un revenu fort médiocre, ooiigeoit à
des dépenses très-considérables ; par exemple, à donner des jeux et des spectacles
: en second lieu, soit par 1 attrait des plaisirs , soit par ambition , soit par
cupidité , l'on aimoit mieux posséder des dignités à la cour du prince ou dans la
milice, ou s'engager dans les ordres sacrés. Tels furent, suivant Thomasius* ,
les motifs qui donnèrent aux Romains de l'éloignement pour le décurionat.
Mais il y avoit encore une autre raison plus particulière, et tirée de la condition
même des membres d'une curie. Leur condition ressembloit à celle des colons
attachés à la glèbe, c'est-à-dire, à un fonds de terre. II ne faut pas croire que
tous ceux qu'on présentoit à une curie , fussent aussitôt nommés décurions :
mais dès-lors ils étoient liés à cette curie, qu'ils servoient aux dépens 5 de leur
fortune ; ils n'avoient plus la liberté 6 de prendre le parti des armes, ni de vivre à
la campagne hors de leur municipe.
( I ) Jure postliininii. Telle est Pétymologie de ce mot, suivant Justinien 7 : D'ictum
estpostlimmium à limine et post. Undeeum qui ab hostibus cavtus est, et in fines
nostros postea pervenit, pcstliminto reversum rectî dicimus. JVam limina, sicut in
domo finemquemdam faciunt, sic et unper'ù finem esse LIMEN veteres voluerunt :
' Loi IX , itid.
5 * Lit. X , epist. 114. '
Loi IV, au Code , de natural. liber. ; loi
l, LV et LXIv, au Code, de decurioniius.
* Triparti t. histor. lit. I, cap. p. ' Loi XVII, au Code, itid. de decurion. et
4
De usupract. doar'uia. Institut, de legiti- loi unique, au Code, si cur. relia, civit. &c.
matione, i, }.
7 S. 5. Inst. qui t. mod.patriajwtest. solvitur.