dédié au premier consul - Notes du mont Royal

SUR LA LOI DES DOUZE TABLES. 617
» de cet homme, ce que la loi des douze Tables requiert
» pour valider son usurpation (c'est-à-dire, l'acquisition qu'il
» en veut faire par l'usage ) ; puisque, dans la dernière nuit
» qu'on la suppose absente, il y a six heures qui appar-
» tiennent à l'année suivante, qui commence aux calendes. >»
Expliquons d'abord quelques termes de ce fragment)
dont ensuite nous développerons le sens.
Notre loi dit, mutier; dénomination qu'il ne faut pas
confondre avec les mots concubina, uxor, matrona, materfam'dias.
—Concubina est une femme non mariée, qui vit
avec'un seul homme, sous le même toit, mais non dans
l'intention de rester ensemble à perpétuité. Cette sorte
d'union n'étoit point illicite chez les Romains ( 1 ).
( 1 ) II semble, au premier coup-d'œil, assez difficile de concilier ce que nous
disons ici, avec la loi de Numa contre les concubines. Pour faire disparoftre cette
contradiction apparente, il est nécessaire de donner la véritable interprétation de
cette loi, qui porte : Pelex. Asam. Junonis, JVe. Tagito, Si. Taget. Junoni. Crinibous.
Demissis. Arnum. Fem'wam. Caidito.
« Défense à une concubine de toucher l'autel de Junon : s'il lui arrive de
» le toucher, que, les cheveux épars, elle offre à la déesse le sang d'un agneau
» femelle. »
Ce sont Aulu-Gelle ' et Festus' qui nous ont transmis les propres termes
de la loi de Numa. Nous rendons ici par concubine , le mot peltex dont se sert
cette loi. Telle est l'idée que le jurisconsulte Paul nous donne du mot pellex,
dans une loi du Digeste *, dont voici la traduction : « Massurius écrit dans
» son Mémorial, que, chez les anciens, on appeioit -pellex , celle qui, n'étant
» point épouse, vivoit néanmoins avec quelqu'un. Granius Flaccus, dans son
» Code Papirien , dit que maintenant on appelle vulgairement/*«//**, celle qui
» s'abandonne à un homme dont elle n'est point l'épouse; que néanmoins quel-
» ques-uns entendent par ce mot, celle qui, dans la maison, tient lieu d'épouse,
» quoiqu'il n'y ait point eu de noces , et que les Grecs appellent mMaxi- » Les
notions d'Aulu-Gelle sur le mot pellex, sont conformes à celles qu'admet le jurisconsulte
Paul. « Une loi qui remonte au premier siècle de Rome , et qu'on attribue
» au second de ses rois , montre quelle idée d'infamie les Romains attachoicnt à
» l'état de concubine qu'entretenoit un citoyen engagé dans les liens du mariage.
» Défense à une concubine, &c. » Ce grammairien ajoute tout de suite : « Pellex
» est comme nuu^, c'est-à-dire, IOMU»; *; ce mot, ainsi que beaucoup d'autres,
" LU. IV Noct. Atticar. cap. j. p«P". pupula [une jeune fille] ; et de là vient
1 Au mot Ptllices, le mot latin pellex. De mJM.%, viennent cn-
3 LoicXLlV, au Digest. de verbor. signif. coreraM^f,;raMaj«i,roMawor,TOM