dédié au premier consul - Notes du mont Royal

420 COMMENTAIRE
la propriété lui est transférée, à la charge néanmoins de
rendre ( i ) un jour une autre chose de même genre, de
même quantité et de même bonté. Il y avoit beaucoup de
différence entre le fenus et le tnutuum, quoiqu'on les ait
hAsinariS act. souvent confondus l'un avec l'autre; mais Piaute les disi,se.
3, v.uit. tingUe avec soin, lorsqu'il fait dire au jeune Argyrippus :
Nam si mutuas nonpotero, certum est, sumam fenore.
• Loi xxxni.au Les jurisconsultes ', et les empereurs b Arcadius, Honorius
Dig.dereinserr- r-i-ii i /• . . t A I. . . . 1
dith.. et 1 neodosius , ont fait aussi la même distinction ; mais nul
Théod V Â'?e°tn. ne sest exprimé à cet égard en termes plus précis que
iiat.i,t.ir,th.4. Nonius Marcellus c , dont voici le passage, auquel nous fainot%uim'ui,'p.
sons, vers la fin, une légère addition : Mutuum à fenore
43 '• hoc distat, qubdmutuum sine usuris;fenus cum usuris sumitur ;
et est accepti fœtus. Unde et fenus dictum est, ut grœcc tîxoç,
quasipartus mutui sumpti... Unde honestius mutuum est, qubd
sub amico affectu fiât meum tuum, usu temporis necessarii :
fenus sumere dedecet. Ce passage annonce les différences
qui se trouvoient entre le mutuum et le fenus. i.° Le prêt,
mutuum, étoit gratuit ; et pour l'ordinaire on ne devoit
point d'intérêt à raison du mutuum : le fenus, au contraire,
étoit fort onéreux aux débiteurs, et les ruinoit par les intérêts
qu'il portoit. Conséquemment le mutuum tenoit de la
nature du contrat nommé commodatum, ou prêt à usage ;
Voy. Noodt, Je fenUs approchoit davantage du bail à loyer. 2. 0 Le tnutuum
defanor.et usur. J . ri o J
lit.H,caP. d. avoit pour motif 1 affection, et 1 envie d obliger, tandis
qu'une cupidité insatiable avoit imaginé le fenus. 3. 0 Le
mutuum n'avoitrien que d'honnête, au lieu que le fenus, aux
( 1 ) Quoiqu'on lise aux Institutes ' de Caïus, Et statuto tempore reddantur,
cependant il n'étoit pas absolument nécessaire qu'on fixât le jour auquel le débiteur
devoit payer : ce que confirme la correction que fait Antoine Augustin * au
texte des Institutes de Justinien 3 . Ce savant prouve qu'au lieu de ces mots , Et
quoniamnobisnon eademres, il faut lire , Et quandoque nobis non eadtm res; leçon
qu'adopte aussi Cujas, au lieu de la leçon vulgaire.
' Institut, lit. II, tit. 9, paragr. 1. * Loco supra citato.
* Emendatian. lii. III, cap. 7.