dédié au premier consul - Notes du mont Royal

SUR LA LOI DES DOUZE TABLES. 575
qu'il voudroit. Quant à Heineccius, ce savant observe Ad kg. M. «
ue, par la loi Papia, Livie n'auroit pu prendre que deux cZf.T/.s?'//'
3ixièmes ( 1 ); l'un, nomine matrimonii, l'autre, parce qu'elle
avoit eu Tibère d'un premier mariage. A l'égard du fils
qu'elle avoit eu d'Auguste, et dont elle étoit accouchée
avant terme, ce fils ne pouvoit servir de rien à Livie, puisu'il
n'avoit pas vécu jusqu'au jour des noms (2). Ainsi
3onc, pour qu'elle fût capable de recevoir le tiers, il falloit
qu'elle eût dispense de cette loi décimaire , afin que le fisc
ne s'emparât pas de ce qui lui auroit été laissé au-delà des
deux dixièmes; et c'est de la dispense de cette loi décimaire
que parle précédemment Dion Cassius, lorsqu'il LU. LV, sut
remarque qu'on avoit accordé à Livie le jus trium liberorum. inttio.
(1) Le quinzième chef de la loi Julia et Papia Poppaea portoit : Viro et uxori
biterse matrimonii nomine decimam capere jus esta. Le seizième : Si ex alio matrimonio
liberos superstites habebunt, prxter decimam quant matrimonii nomine
capiunt, totidem décimas pro numéro liberorum capiunto. Le dix-septième : Item
communis films filiave, post nominum diem amis sus amissave, decimam adjicito ;
duo post nominum diem wnissi, duas décimas adjiciunto. Ces chefs s'appeloient
lois décimaire s.
(2) Pour qu'un enfant fût utile, il ne falloit pas qu'il fût mort aussitôt sa naissance
, mais seulement depuis le jour des noms. Le jour des noms est celui où
l'on donnoit un nom à l'enfant nouveau-né, afin qu'ensuite ce nom fût porté sur
les registres publics. Chez les Grecs, ce jour étoit le dixième ' ; chez les Romains
*, le huitième si c'étoit une fille qui fût née, et le neuvième si c'étoit
un garçon. Ce jour s'appeloit lustricus*, parce que ce jour-là, non-seulement
on donnoit un nom à 1 enfant, mais encore lustrabatur, ou, pour nous servir
de l'expression de Térence*, initiabatur, c'est-à-dire qu'on le purifioit. On
trouve dans Perse ' et dans Suétone 6 , une description de ce rit. Le nom étoit
donc imposé à l'enfant le jour lustrique ; et on alloit déclarer sa naissance dans
l'espace de trente jours, à compter du moment où il étoit né. Ainsi Ton accordoit
un intervalle de temps un peu plus long pour la déclaration de la naissance que
ionr l'imposition du nom. Les jours qui précédoient le jour lustrique, s'appe-
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oientprimordia 7 . Les enfans morts intra primordia, s'appeloient sanguinolent!,
neglecti; on les regardoit comme n'étant pas plus nés que s'ils n'avoient jamais
joui de la lumière du jour 8 .
* Hesycbiuset Suidas, au mot 'ApyiPpéfucl. 5 Satyr. 2 , vers'. 31 et seqa,
'Fwtus, au mot Lustrici ; Macrobe, /. // ' In Caligulâ, cap. 2j.
Saturnal. cap. 1 6 ; Plutarque, in Quasi. Ro-
7 Servius , ad Vlrgil. tclog. 4, vers. 1.
mon. pag a 88. * Cujas, in Parathl. ad lit, Cod, de infir-
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Festus , ut suprà. mandis panis caUbautr.
* /« Phormionr, act. I , scen. 1 , vers. 15.