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dédié au premier consul - Notes du mont Royal

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6l8 COMMENTAIRE<br />

Les Grecs appellent une concubine wft/^tfto», semiuxprem,<br />

une demi-épouse. Mulier étoit celle avec qui l'on contractoit<br />

un simple mariage, mais non des noces [nuptiœ], ainsi nomv.<br />

Vairon, Je mées des cérémonies qu'on y pratiquoit, et <strong>du</strong> voile dont la<br />

UitguS Lat. I. IV,<br />

ï»g- »° ; « tes- n dérive <strong>du</strong> grec. » Nonius Marcellus * vient à l'appui de cette étymologie, et<br />

lias * U m ° "^ s'exprime à-peu-près dans les mêmes termes. On entrevoit dans ces divers passages,<br />

la ditiérence que les anciens mettoient entre une courtisane, une concubine, et une<br />

épouse légitime : mais cette différence se trouve clairement exprimée dans le plaidoyer<br />

de Démosthéne * contre Néera. « Nous avons, dit l'orateur Athénien, des<br />

» courtisanes pour le plaisir , des concubines pour avoir soin de nos personnes,<br />

» et des épouses pour qu'elles nous donnent des enfans, pour qu'elles règlent<br />

» fidèlement l'intérieur de nos maisons. »<br />

Les commentateurs se sont donné la torture pour expliquer la loi de Numa.<br />

Voici comme l'interprète Raevard : 3 « Chez les anciens, dit-il, le motpellex<br />

» avoit trois différentes significations. Ils entendoient par ce mot, tantôt une<br />

» concubine qui vivoit avec un homme marié, tantôt une femme qui se marioit<br />

» à un homme, lequel avoit une épouse légitime, et tantôt, enfin , une courtisane<br />

» quelconque. Je ne doute point, continue Raevard, que dans cette loi, Numa<br />

» Pompilius n'ait voulu parler d'une femme qui se marioit à celui qui avoit une<br />

» épouse légitime. Ainsi ces paroles de Numa, Qu'une concubine ne touche point<br />

» l'<strong>au</strong>tel de Junon, ne signifient réellement <strong>au</strong>tre chose, sinon qu'<strong>au</strong>cune con-<br />

» cubine ne peut se marier à quiconque a une épouse légitime. S il lui arrive de<br />

» toucher cet <strong>au</strong>tel, c'est-à-dire, si elle se marie , alors, que les cheveux épars,<br />

» elle immole un agne<strong>au</strong> femelle. En effet, Junon est la déesse <strong>du</strong> mariage ; une<br />

» jeune fille, en se mariant, touchoit l'<strong>au</strong>tel de cette déesse : donc toucher l'<strong>au</strong>tel<br />

>• de Junon, signifie se marier. » On pourroit admettre cette explication, si c'étoit<br />

un poëte qui eut parlé : mais qui peut, dans une loi, se prêter à de pareilles<br />

figures ! ou, si les Romains , dans les <strong>premier</strong>s temps , s'y sont prêtés, pourquoi,<br />

dans les temps postérieurs, les historiens, les orateurs , les poètes et <strong>au</strong>tres écrivains<br />

, de quelque classe qu'ils fussent, s'en sont-ils abstenus! Jamais qui que ce<br />

soit, dans le Latium, ne s'est servi de l'expression toucher les <strong>au</strong>tels, pour dire<br />

se marier ; et si Numa s'en est servi, comment un <strong>au</strong>teur <strong>au</strong>ssi grave n a-t-il été<br />

imité de personne ! Néanmoins cette interprétation de la loi de Numa, toute recherchée<br />

qu'elle est, a sé<strong>du</strong>it une foule de commentateurs, parmi lesquels on compte<br />

le célèbre Gravina*, qui renchérit encore sur l'imagination de Raevard. «Numa,<br />

» dit ce savant Italien , s'est .servi dans sa loi d'un langage figuré : il est vraisem-<br />

» blable qu'il a voulu, par une expression figurée et en même temps décente,<br />

» couvrir une action déshonnête ; c'est pourquoi, pour défendre qu'une femme ne<br />

» recherchât la couche d'un homme marié, il a dit qu'elle ne touchât point l'<strong>au</strong>tel<br />

Attira) ; c'est-à-dire, ITaMtfJUf est une jeune * De proprietatt sermon, <strong>au</strong> mot Ptllicis,<br />

fille, qui se nomme mMa% , suivant le dia- p*g- filée<br />

te Dorique. Les anciennes gloses disent, * Tom. III Oper. Demosthtn., pag. 608,<br />

•awcuwi, concubina, succuba, pellix, catu- édition de Tay 1er,/»-.£.•<br />

laster ; les mêmes, roMeou'or, concubinus : ' In lib. singul. de <strong>au</strong>ctorit, prudentum,<br />

derechef, roMotju/ix, concubinatus ; mMtt- cap. 1.<br />

«ui/'feSa/, ancillare . c'est-à-dire, se rendre * De origine Juris, lib. It, e. sf.<br />

l'esclave de quelqu'un.

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