dédié au premier consul - Notes du mont Royal

DISCOURS PRELIMINAIRE. IOI
Cicéron , que les Romains ou inventèrent d'eux-mêmes LU. I r»**bien
des choses dans lesquelles ils surpassèrent les Grecs, lan - d "t uuc > '•
ou surent perfectionner celles qu'ils avoient empruntées de
ces mêmes Grecs ; et l'orateur Romain , dans une harangue
que lui fait prononcer Dion Cassius, dit que les Romains, ub.xuv.cap.
par le discernement, l'emportent sur les Athéniens, quoique \4i ^e g Re?œ«!
leurs ancêtres n'aient point dédaigné d'emprunter d'eux
quelques lois.
SEÇT I O N I I.
Si l'on peut faire remonter l'origine de la loi des dou^e Tables
jusqu'à celle de Moïse.
Nous avons vu jusqu'ici que les décemvirs insérèrent
dans la loi des douze Tables quelques lois de la Grèce ,
mais qu'ils y firent passer un bien plus grand nombre de coutumes
Romaines et de lois royales. Il sera maintenant assez
curieux d'aller à la découverte des sources mêmes, d'où
découlèrent jusqu'aux Grecs et aux Romains tant de ruisseaux
du droit civil. Qui peut nier qu'il ne soit digne de
nos recherches d'approfondir si les lois décemviraies tirent
leur origine du droit Mosaïque qui les rendroit si respectables
, et si elles furent composées sur ce modèle de législation,
le plus parfait de tous î
Nous avons des autorités ( i ) qui prouvent que les Gentils
(i) Un fameux passage des Macchabées ' nous donne à entendre que les livres
de Moïse furent connus des Gentils , qui les consultoient pour savoir quelles
figures ils donneroient à leurs idoles. Tel est le sens que présente le texte de la
Vulgate : Et expanderunt (Macchabœ'i) libros legis, de quitus scrutabantur gentes
siimutudinem simulacrorum suorum. Mais la leçon du texte Grec varie , soit dans
les éditions de Rome, d'Espagne et quelques autres, soit dans les manuscrits.
Cette variété de leçon du texte Grec, est cause que la leçon Latine de Sanctès
Pagnin s'écarte beaucoup de la Vulgate. Elle porte : Et expanderunt libros legis ,
quales conquirebant gentes , ut in bis effigies simulacrorum suorum ping erent. Suivant
cette version , fondée sur une leçon du texte Grec , les Gentils feuilletoient les
' Lit. I, cap. }, vers. 48.