dédié au premier consul - Notes du mont Royal

478 COMMENTAIRE
sur de très-fortes raisons. II est constant que, dans les écrits
des jurisconsultes, on ne trouve pas un seul exemple d'une
vraie vente d'enfans faite par des pères. Nous voyons seu-
LoiuiuCode, jement, et c'est un cas particulier, que Constantin, touché
iLssKo'tditiraxiT. des dangers ( 1 ) dont i'exposition des enfans étoit suivi
permit aux pères réduits à une extrême indigence , de
vendre leurs enfans nouveau-nés et encore sanguinolens,
à cette condition néanmoins que l'enfant pourroit recouvrer
l'ingénuité, si dans la suite le père qui l'avoit vendu, ou le
fils lui-même, ou quelque autre, rendoit l'argent, ou donnoit
à la place un esclave. Cet empereur fit plus : pour
qu'on n'eût pas besoin de vendre les enfans nouveau-nés,
Loiiietii.au \\ ordonna, peu de temps après, que les pères qui seroient
je liimtnt. qu'a pauvres, recevroient des alimens du trésor public.
inop. parent. épu~
Hicopctertdto. •
LOI III.
De l'Enfant né posthume (2).
OEI. QUEL OLOE. ENDO. X. MENSIBOS. PROCSUMEIS. POS-
TUMOS. NATOS. ESCIT. JOUSTOS. ESTOD.
« Si un enfant, de l'un ou de l'autre sexe, naît dans
( 1 ) On avoit coutume de déposer les enfans nouveau-nés dans un lieu solitaire,
pour qu'ils y trouvassent la mort, ou de les porter dans certains lieux publics,
c'est-à-dire, appartenant au peuple Romain : telle étoit la Colonne lactaire , dont
parle Festus '. Voye^ aussi Raevard*.
(2) Les anciens auteurs et les savans ' modernes donnent différentes raisoni
de la dénomination de posthume. Nous lisons dans Aulu-Gelle*, que Caesellius
Vindex, expliquant ces vers de Virgile >,
Primus ad auras
ALthtr'ias halo commintus sanguine surget
Sylvius, Albanum nomen, tua postuma proies s
' Au mot Lactaria. Aide Manucc, in Orthogr. p»g. 61 3 et sejj.
* In Conjtaantis, lit, I, cap. 1 y, pag. 33. * LU. II, cap. r 6.
' Cujas, lit. III Olserv. cap. 4. ; Ménage,
J jEneïd. lit. VI, v. 76% tt scaq,
in Amanitat. jur. civiL cap.jy, pag. 317;