dédié au premier consul - Notes du mont Royal

54 DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Ajoutez que la loi de Lycurgue est elle-même rapportée
d'une manière peu exacte par Valère Maxime ; et que ,
suivant le récit de Plutarque , les fuyards dont il s'agissoit,
avoient été traduits en jugement. Enfin, quand bien même
cette loi décemvirale existeroit, ce ne seroit point, par les
raisons que nous venons de dire , d'une loi de Lycurgue
qu'elle auroit été empruntée , mais plutôt d'une loi de
fyrrhon. hypo- Solon. Sextus Empiricus nous apprend que Solon fit une
'ï^natH'r'i'. '°' » "^^ 7 * y «-*^ TOV » c'est-à-dire , touchant ceux qui
pag.180,deié- n'étoient point condamnés par un jugement : en vertu de
dit.deFabricius. , . .*, , . , • t r •
cette loi il etoit permis a tout citoyen de faire mourir son
ut. 1, de ht- fils. Hermogènes cite pareillement cette loi de Solon.
paê"'s"' c " p ' '' ^ n nouve l exemple, dont Schubart s'autorise * à son
*bif,uisjurh- tour , pour prouver que les lois de Lycurgue contribuèrent
;.r» w. oman. ^ ^ nouvelle législation des Romains , est la tutelle légitime
à laquelle est appelé le plus proche agnat du pupille. Or,
d'un côté, nous voyons, dit Schubart, qu'il étoit ordonné
Diogène Laërc. par une loi de Solon , qu'un tuteur ne pourroit demeurer
' " sm ' } ' avec la mère de ses mineurs , et que le plus proche héritier
ne pourroit jamais être élu tuteur ; d'un autre côté, nous
• LU. i,c. 6s, lisons dans Hérodote a , Strabon b , Pausanias c et Justin d ,
^Gtlgrlph.'nb. 5 ue Lycurgue eut la tutelle de son neveu, fils de Polydecte,
to pag. 48i. frere Je Lycurgue ; et il est vraisemblable qu'à Sparte la
• In LacoHias, n i - / 1 • n 1 •
ni: m, p. 160. tutelle des autres citoyens se regloit sur celle du prince.
* La. m,c. 2. j)onc j a j0j décemvirale , concernant la tutelle légitime,
n'étoit point empruntée des lois de Solon , mais plutôt de
celles de Lycurgue. Cette conséquence que tire Schubart
ne nous paroît point juste. Premièrement, Lycurgue ne fut
le législateur des Lacédémoniens que long-temps après avoir
v. Plutarque, géré la tutelle du fils de son frère. Quoiqu'il eût remis à son
m Vna Lycurgi. neveu j e gouvernement de l'état lorsque ce dernier eut atteint
l'âge de majorité, cependant, malgré une conduite si régulière,
on accusa Lycurgue de vouloir usurper la souveraineté.
L'intégrité de ses mœurs lui avoit fait des ennemis ; il ne