dédié au premier consul - Notes du mont Royal

DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 59
en Italie, voisin de leur habitation. Zaleucus avoit compilé
ses lois, d'après celles des Cretois, des Lacédémoniens et
des Athéniens : il ne nous en reste presque plus que le
préambule (1).
Malgré la sagesse des lois de Zaleucus, qui a immortalisé
le nom de ce législateur, on n'en aperçoit aucun vestige
dans le code des douze Tables. Polybe néanmoins en cite Llii Xlh Hist<
une, que nous trouvons observée chez les Romains. Il étoit ca r-7>p a g- coordonné
par cette loi, qu'une chose litigieuse resteroit,
durant le procès, entre les mains de celui qui la possédoit
au moment où la contestation s'étoit élevée. Mais cette loi
fut en vigueur chez les Romains long-temps avant les douze
Tables. Le jurisconsulte Pomponius appelle vetustissimam Loi H, %. 14,
juris observantiam , la loi qui ordonnoit, dans le cas où y v\g.deorigine
quelqu'un revendiquoit la liberté d'un esclave , qu'on adjugeât
la possession secundum libtrtatem, c'est-à-dire, qu'on
ôtât l'esclave des mains de celui qui s'enprétendoitle maître,
et qu'on le remît à celui qui revendiquoit la liberté de cet
esclave. Ensuite Pomponius ajoute qu'Appius Claudius le
décemvir ne rougit point d'enfreindre une loi, que luimême
avoit fait passer, de l'ancien droit, dans la loi des
douze Tables. Nous lisons en effet dans Tite-Live et dans Lib.nr.c.+f.
Denys d'Halicarnasse , qu'Appius Claudius , épris des Lit.xi,An,iv
pag.7uet7ij.
(1) Pour connoitre ce qui nous reste des lois de Zaleucus, il faut consulter,
parmi les anciens auteurs , Strabon 1 , Élien 2 , Diodore' de Sicile ; et parmi les modernes,
Jean-Guillaume Engelbrecht, de le gibus Locrorum; Joan. Lodci Nannctensis
, Dialogus de justifia et pletate Zaleuci, Locrorum régis, Paris, 1513, in-S.°/
et Fabricius, loco supra citato, pag. 58}. Bentley croit que toutes les lois qui passent
sous le nom de Zaleucus , et dont on trouve des fragmens dans les auteurs, sont
supposées. Voye^ la Dissertation Angloise de cet auteur sur Phalaris, pag- Jjf et
suivantes, édition de 1699. K«y?£ aussi les Nouvelles de la république des lettres,
ar Bernard, juin 1699, article j. Voye^ enfin la Réfutation du sentiment de
Ê
entley , depuis la page i$2 jusqu'à la page 164. du premier tome du livre inti­
tulé Dissertations sur l'union de la religion , de la morale et de la politique , par
Warburton, Londres, 174.2.
' Lit. vi. ' lit. xii.
1 Lit. il, cap. }y.
Il 2