dédié au premier consul - Notes du mont Royal

550 COMMENTAIRE
en la mariant, ou lui en laissoit une par testament; s'il en
assignoit une à sa fille, il lui donnoit telle dot qu'il jugeoit
à propos , ayant égard à sa dignité et à ses Facultés :
mais il paroît que par testament il ne pouvoit laisser qu'une
dot dont la quotité étoit réglée par la loi ; et nous conjecturons
que ce fut la loi Voconia qui la première fit un pareil
règlement. Comme ce n'est que depuis l'usage des
dots introduit, que les femmes cessèrent de succéder ab intestat,
ainsi que nous l'avons fait voir plus haut, et comme
Voconius, par sa loi, les excluoit aussi des successions tes^
tamentaires, il paroissoit absolument nécessaire, pour qu'elles
ne fussent pas totalement frustrées des biens paternels, de
définir une certaine somme qu'on laisseroit par testament
à toutes celles qui n'étoient point mariées, pour leur servir
de dot dans le cas où par la suite elles se marieroient. Ce
ne sera peut-être pas une conjecture invraisemblable, que
de penser que dans sa loi Voconius inséra un chef parti-
Lib.ii.defni. culier sur cet objet; et c'est ce que Cicéron semble faire
hus, caT. i7. entendre assez clairement par ces paroles , Nemo censu'n
PLUS Fadiœ dandum , quàm posset adeam LEGE Vo CONI per~
LU. i, in Ver- venire : à quoi ressemble un autre endroit du même orateur,
""' «V'4-*» où parlant de la fille d'Annius, instituée héritière par son
{ )ère, il ajoute, Quibuscum vivi bona partimur (savoir, en
eur constituant une dot ), us prœtor adimere, nobis mortuis,
bona fortunasque poterit f
Quant à la quotité de la dot que définit Voconius, c'est
un point qui nous paroît encore plus douteux, puisqu'À cet
égard les anciens ne nous fournissent aucune autorité qui
soit certaine. Nous demandons une seconde fois qu'il nous
soit permis de nous livrer à de nouvelles conjectures. Pourquoi
ne penserions-nous pas que la quarte de la portion
ab intestat, est la quotité qui pour la première fois fut définie
par la loi de Voconius, pour tenir lieu de dot, d'où
par la suite Jes autres quartes dérivèrent comme de leur