dédié au premier consul - Notes du mont Royal

SUR LA LOI DES DOUZE TABLES. 543
Or" cette déclamation est un de ces sujets de fiction qu'on a
coutume de traiter dans les écoles. On en peut d'autant
moins douter, que la fin de l'argument ou sermo qui précède
la déclamation, le dit en termes formels. De plus,
l'auteur semble faire allusion à l'édit de Domitien, par Suétone,inDo.
lequel ce prince priva les femmes déshonorées, de l'usage mi '^ no ' ca f' 8 -
de la litière, et du droit de succéder et de recevoir des legs.
C'est cetédit que Ju vénal a sans doute en vue dans ces vers : Sa '^ prima,
* V. 5 5 et seqij.
Cùm leno accipiat machi bona, si capiendi
Jus nullum uxori, doctus spectare lacunar,
Dodus et ad calicem vigilanti stertere naso.
Le poëte s'arme ici des traits de la satire contre les maris
commodes, qui, feignant de compter les solives et de ronfler
sur les verres, héritent des amans de leurs femmes inhabiles
à de telles successions. Comme la loi défendoit aux
femmes galantes d'hériter de ceux avec qui elles avoient
vécu dans le désordre, on avoit imaginé , pour éluder cette
loi, de laisser ces biens aux maris. Ainsi donc , loin qu'il
s'agisse, dans cette déclamation, de la loi Voconia, au contraire
on n'y allègue d'autre cause d'instituer le mari, sinon
celle d'éviter le soupçon d'adultère.
II nous reste un passage de Pline, qu'on a coutume ut. x, ePht.
de citer, où néanmoins on ne trouve nul vestige de femme 79 '
héritière par fidéicommjs. Voici le passage : Rogavit testa"
mento ut hœredhatem suam adiretn, cerneremaue ; ac deinde
prœceptis quadraginta millibus nummûm, reiïquum ontne Heracleotarum
et Tianorum civitatibus redderem.
Telles sont les observations qui nous ont paru nécessaires
pour l'explication des termes dans lesquels est conçu le premier
chef de la loi Voconia. Quoique, parmi les commentateurs,
il y en ait qui rapportent à ce chef la défense de faire
des legs à des femmes, nous ne croyons pas cependant qu'ils
aient raison, attendu que Cicéron lui-même nous est garant rj'' i 'c l a' inVtr "