06.07.2013 Views

dédié au premier consul - Notes du mont Royal

dédié au premier consul - Notes du mont Royal

dédié au premier consul - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

SUR LA LOI DES DOUZE ÏABLES. 465<br />

nés que d'attendre qu'ils eussent vécu quelque temps. Nous<br />

avons, sur cette disposition de la loi des douze Tables,<br />

le témoignage de Cicéron : Deinde cum esset citb (1) L»CO suPrA dtato.<br />

( 1 ) Les éditions et les manuscrits portent en général citb légat us. Cette leçon<br />

est certainement vicieuse. Le mot legare ne peut jamais être employé pour<br />

abolere, tollere; et cependant, de l'aveu de presque tous les savans , le passage,<br />

iour avoir un sens, paraît exiger un mot qui réponde à ceux-ci. C'est pourquoi<br />

f<br />

es commentateurs se sont empressés de corriger le texte; mais les restitutions<br />

qu'ils ont imaginées, varient à l'infini. La plus extraordinaire de toutes est celle<br />

de Turnèbe ', qui ayant lu sur deux manuscrits octo légat us, conjecture qu'il<br />

f<strong>au</strong>t lire Stolo Gaius. Il se fonde sur ce que l'histoire nous apprend que C.<br />

Licinius Stolon, tribun <strong>du</strong> peuple, de concert avec L. Sextius, <strong>au</strong>tre tribun <strong>du</strong><br />

peuple, fit une loi par laquelle il fut ordonné qu'on ne créerait plus de <strong>consul</strong>s<br />

à l'avenir, que l'un d'eux ne fût de famille plébéienne. En vertu de cette loi,<br />

L. Sextius fut le <strong>premier</strong> <strong>consul</strong> plébéien, l'an de Rome 388 , et Licinius Stolon<br />

le fut deux ans après. C'est, dit Turnèbe, ce dont l'orateur Romain se plaint en<br />

cet endroit. Jean Dorât ou d'Aurat, en latin Auratus,' Canterus et Davisius,<br />

veulent qu'on lise citb ablegatus ; ce qui signifierait que le tribunat fut bientôt<br />

détruit, comme un nouve<strong>au</strong>-né monstrueux et difforme, que la loi des douze<br />

Tables ordonnoit de faire mourir, ablegari et de medio tolli. Lambin consent<br />

qu'on retienne la leçon legatus, pourvu que ce mot soit pris dans le même sens<br />

qu'ablegatus. Gruter corrige cita lethatus ; Guielme ou Guillelme , en latin<br />

Gulielmus, lit Orco legatus; Jacques Godefroi, Cocyto legatus. Quant à la<br />

restitution de Bynckershoek x , elle est assez ingénieuse. Cet habile commentateur<br />

pense qu'il f<strong>au</strong>t lire citb denatus, en donnant an mot denatus la signification<br />

<strong>du</strong> mot extinctus. Pour justifier sa conjecture, Bynckershoek observe que Cicéron<br />

venoit de dire précédemment que la puissance tribunitienne naquit <strong>au</strong> sein de la<br />

sédition : l'orateur Romain diroit ici qu'elle fut citb denata , ut puer ad deformitatem<br />

insignis ; mais que bientôt après elle renaquit multb tetrior ac fœdior,<br />

be<strong>au</strong>coup plus infecte et difforme. Cette leçon denatus, continue Bynckershoek,<br />

deviendroit encore plus pl<strong>au</strong>sible, si, dans la suite <strong>du</strong> passage, il failoit lire,<br />

comme le veulent quelques-uns, recreatus et renatus, <strong>au</strong> lieu de creatus et de<br />

natus : de cette manière , on <strong>au</strong>roit dans ia même phrase , par une heureuse métaphore,<br />

les mots natus, denatus et renatus. Mais de toutes ces corrections, la<br />

plus simple est celle de Cl<strong>au</strong>de Dupuys et de Gronovius père et fils , qui lisent<br />

citb ntcatus; et c'est celle que nous adoptons. Cette leçon nous paroit ne laisser<br />

après elle <strong>au</strong>cun doute , si l'on fait attention à la contexture <strong>du</strong> passage dans sa<br />

totalité. L'orateur Romain parle, en cet endroit, des tribuns <strong>du</strong> peuple, contre<br />

lesquels il se déchaîne avec De<strong>au</strong>coup de véhémence. Or qui ne sait que Sylla ,<br />

.<strong>du</strong>rant sa dictature , diminua be<strong>au</strong>coup leur puissance ; que peu de temps après<br />

sa mort, cette puissance fut rétablie ' par Aurelius Cotta et le grand Pompée ! H<br />

est encore aisé de se convaincre que tel est le sens <strong>du</strong> passage , si l'on en<br />

rapproche ce que dit Cicéron * un peu plus bas, où cet orateur fait mention de<br />

Sylla et de Pompée; en sorte que le passage en question n'est pas, comme le<br />

' Jn Annotât, ad hune locum Cictr. Romani, cap. i f, in fine ; Jean Guielme,<br />

* De jure occidenii libères, ire. cap. to. de magistral, populi Rom. cap. 14..<br />

1 Voyez Juste- Lipse, de magistrat, populi * liid, cap. y , in fine.<br />

TOME I. Nnn

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!