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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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102 GEOHGES S. COLIN<br />

slave (cf. Landberg, Hadram,out, p. 637). C'est ce son que, dans les mots<br />

arabes qu'ils ont empruntés directement aux négociants venus de l'Arabie<br />

méridionale, les Malais rendent par dl ou simplement par l; ex. : l'ela<br />

.P • ,<br />

{( satisfaction» = ar. l.>';':')' lohor « midi» = ar. )~l; (1).<br />

Cette valeur particulière dorinée au Je ne serait d'ailleurs pas le seul<br />

{( sud-arabisme ) que l'on puisse relever dans l'arabe d'Espagne. Les pronoms<br />

hispaniques à suffixe -t (Iulwet, hiyet, hûmet) ont déjà été rapprochés<br />

des formes éthiopiennes we'etü, ye'eti, 'emüntü; le même suffixe se retrouve<br />

en sabéen (et aussi en phénicien)'. (Cf. N61deke, Beitriige, p. 14, n. 6.)<br />

D'autre part, 1\1. Kampffmeyer a consacré<br />

un article à l'étude des<br />

éléments {( sud-arabiques» (particules ~) et J~-:~; suffixe ~J- des noms<br />

propres) qu'il croit retrouver au Maghrib (cf. Z. D. M. G., 1900, p. 625).<br />

Que la population arabe de l'Espagne ait compris une forte 'proportion<br />

de Q(1)tanides, tant Kahlanides que Bimyarides, c'est un fait dont la lecture<br />

de l'Intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> Naf/:t at- Tïb d'AI-Maqqarî ne permet pas de douter. Un<br />

passage d'Al-IdrIsI (éd. 1866; texte, p. 180; trac1., p. 217) montre en outre<br />

que certains tIe ces groupes ethniques avaient conservé un parler particulier.<br />

« La population (de Silves), ainsi que celle des bourgades qui en dépendent,<br />

se compose d'Arabes <strong>du</strong> Yaman et d'ailleurs qui emploient un parler arabe<br />

très pur; ils savent aussi improviser des vers et sont tous éloquents et<br />

spirituels, les gens <strong>du</strong> commun aussi bien que les personnes appartenant<br />

aux classes élevées. »<br />

La prononciation t <strong>du</strong> Jo est d'ailleurs déjà attestée pour l'arabe ancien,<br />

mais indirectement et sans qu'elle soit localisée; les lexicographes citent<br />

en effet un certain nombre de « permutations» (ibdal) de Jo avec J : dans<br />

presque tous les cas, il s'agit en réalité de deux racines parallèles, l'une<br />

ayant un Jo, l'autre un J comme radicale correspondante (ex. : J.~ et ~).<br />

Les arabisants s'appuient peut-être trop sur la graphie Ckll (VIlle forme<br />

de ~ attestée par les grammairiens arabes) pour justifier leur hypothèse<br />

d'une prononciation *i <strong>du</strong> Je : *ittaga'3. Certains philologues indigènes ex-<br />

(1) Une précieuse attestation de la valeur sud-arabique t <strong>du</strong> 1; est fournie par la graphie<br />

chinoise nu-Ja (valeur archaïque *nu-far) qui, dans un texte géographique chinois de 1225, représente<br />

la prononciation <strong>du</strong> toponyme )~.;.~,<br />

port arabe de l'Océan Indien (cf. Journal Asiatique,<br />

tome 206, p. 309). M. G, Ferrand a judicieusement fait remarquer à ce propos que la notation<br />

chinoise reporte à une prononciation *ll{far ou, plus précisément, *iular.

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